Le meilleur de 2017 en 10 titres et des poussières

Tanna, une réalisation de Bentley Dean et Martin Butler.

Les listes de fin d’année suscitent évidemment beaucoup de curiosité. J’ai toujours aimé me prêter au jeu du top 10 même si l’exercice est difficile. Voici donc mes coups de cœur cinématographiques de 2017, une sélection basée sur les films sortis en salle à Québec lors des douze derniers mois avec, en bonus, quelques mentions, question de n’oublier aucun titre marquant, et ce, évidemment, selon mes goûts en matière de septième art.

The Square

1- The Square : Sorti récemment, ce long métrage suédois se moque avec beaucoup d’intelligence d’une certaine bourgeoisie et d’un intellectualisme de surface. Une distribution de grand talent donne un élan de réalisme presque loufoque aux scènes de cette œuvre audacieuse des plus divertissantes.

2- On aime ou non les univers de Bruno Dumont. Quant à moi, quand le cinéaste français joue dans l’humour, il me séduit systématiquement avec son audace et sa désinvolture. C’est le cas ici avec Ma Loute, un film doté de personnages qui semblent tirés d’une BD, des êtres poussifs, charmants, joués autant par des grands noms du cinéma (Luchini et Binoche) que par des acteurs amateurs tout aussi formidables dans ce contexte.

3- Je suis amateur de films de genre et Get Out est l’un des meilleurs à avoir pris l’affiche ces dernières années. On peut même dire que c’est la surprise du cinéma américain de 2017. Le suspense, frôlant le film d’horreur, dépeint avec beaucoup de doigté, et aussi parfois avec humour, tout le racisme encore fortement ancré chez une partie de la population chez nos voisins du Sud.

Les Oubliés

4- Les Oubliés est un film danois qui m’a fortement secoué en début d’année. Tourné de façon très classique, ce drame historique démontre avec finesse que chaque guerre ne fait que des perdants, et ce, peu importe le clan dans lequel on se trouve.

5- Tanna est l’un des films les plus exotiques que j’ai eu l’occasion de voir dans ma vie. Tourné sur l’île du même nom, dans l’archipel du Vanuatu en Océanie, Tanna est une sorte de Roméo Juliette, candide et splendide, aux images volcaniques stupéfiantes.

6- Avec L’Amant double, François Ozon est revenu aux atmosphères glauques de ses premières réalisations. Pour l’occasion, le réalisateur joue dans la cour d’Hitchcock, de Cronenberg et de De Palma, et ce, avec brio, tel un enfant malicieux, entouré de jouets dangereux.

7- Même si le sujet est loin d’être jojo, L’Économie du couple réussit parfaitement à mettre en scène la désintégration d’un couple au bord de la séparation. Bérénice Bejo et Cédric Kahn sont merveilleusement dirigés par Joachim Lafosse dans ce drame conjugal parfaitement mis en scène.

8- Beach Rats, réalisé par Eliza Hittman, est sorti un peu de nulle part. Centré sur le flânage d’un jeune garçon de Coney Island, ce long métrage indépendant propose une incursion délicate dans l’univers sentimental déboussolé de son personnage principal. La photo est exquise, la mise en scène sobre, bref, c’est une belle surprise de 2017.

9- Le Sens de la fête est une comédie typique qui ne renouvelle pas le genre. Mais s’il a sa place pour conclure ce top 10, c’est pour sa grande efficacité, son sens du timing comique et sa distribution de grand talent, Jean-Pierre Bacri en tête, fort bien entouré par de multiples seconds rôles colorés et attachants. En rigolant à plusieurs reprises devant certaines scènes malaisantes, je me suis rappelé tout le bienfait qu’un long métrage comme celui-là peut nous faire.

10- Du côté du Québec, des films comme Les Affamés et La Petite qui aimait trop les allumettes m’ont procuré beaucoup de bonheur comme spectateur, mais Le Problème d’infiltration, signé Robert Morin, est définitivement le titre québécois qui arrive en tête de liste pour sa facture visuelle précise et surtout son climat inquiétant.

N.B. Certains auront noté l’absence de certains titres dont Blade Runner 2049, It, Three Billboards Outside Ebbing, Missouri, The Shape of Water et Dunkirk. Elles sont voulues et réfléchies. Comme on dit, des goûts et des couleurs, on ne dispute pas.

En rafale :

Voici les titres qui m’ont échappé cette année et que j’entends voir dans les prochaines semaines : My Florida Project, Mother!, Downsizing et All the Money in the World. Il y aussi les films sortis à Montréal récemment et qui arriveront en 2018 à Québec. Pensons à Call me by your Name, Phantom Thread, Lady Bird et The Disaster Artist.

Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc de Bruno Dumont et Rester vertical d’Alain Guiraudie sont deux longs métrages français non distribués ici cette année, que j’ai eu la chance de voir, et qui  se seraient possiblement glissés dans mon palmarès.

– Le meilleur film sorti ici uniquement en DVD/VSD est assurément le drame d’horreur gore Grave, premier long métrage de la Française Julie Ducournau.

– La meilleure trame sonore pour moi est celle de Good Time, excellent film des frères Safdie mis en scène sur des musiques électro d’Oneohtrix Point Never.

– Finalement, mes coups de cœur du côté des séries télé sont, dans le désordre, Big Little Lies, The Handmaid’s Tale, L’Imposteur saison 2, The Missing saison 2, Broadchurch saison 3 et Game of Thrones saison 7.

Là-dessus, vos commentaires sont les bienvenus. On se retrouve début janvier avec un aperçu du calendrier mensuel. Et donc, je vous souhaite, cinématographiquement parlant, une fort belle année 2018!