Les dix films d’octobre 2018

A Star Is Born avec Bradley Cooper et Lady Gaga.

Octobre sera définitivement un beau mois de cinéma. Parmi la pléthore de longs métrages à l’agenda, plusieurs suscitent la curiosité dont The Hate U Give qui, selon les rumeurs, pourrait se retrouver aux Oscars.  Les films québécois Wolfe, Oscillations et Pervers ordinaire tenteront aussi d’attirer l’attention des cinéphiles. Mais bref, voici les dix titres à surveiller selon moi durant le mois.

1- A Star Is Born (Une étoile est née) : Quatrième version de cette histoire où musique et romantisme font bon ménage, le tout réalisé cette fois-ci par l’acteur Bradley Cooper qui y dirige une Lady Gaga lumineuse selon les premières critiques. Oscars en vue prise 1!

2- Halloween : Jamie Lee Curtis fait un retour dans l’univers qui nous l’a fait découvrir dans les années 70, celui du tueur maléfique et masqué Michael Myers. Est-ce réellement le film qui pourra relancer une série à bout de souffle depuis longtemps?

3- Beautiful Boy (Un garçon fantastique) : Découvert dans Call me by your Name, Timothée Chalamet incarne ici un jeune homme aux prises avec de graves problèmes de drogue et qui sera soutenu par son père (joué par Steve Carell) dans son désir de réhabilitation. Oscars en vue prise 2!

4- Genèse : Après le fort beau Les Démons, Philippe Lesage lance Genèse, un drame autour des premiers émois amoureux et jeux sexuels à l’adolescence. Théodore Pellerin et Noée Abita sont au cœur de cette histoire de type coming of age. (NDLR la sortie pourrait être repoussée)

5- First Man (Le Premier Homme) : Après La La Land, le cinéaste Damien Chazelle refait équipe avec Ryan Gosling pour nous raconter l’alunissage d’Apollo 11 qui permettra ensuite à Neil Armstrong de faire ses premiers pas sur la Lune, en 1969. Oscars en vue prise 3!

6- Bad Times at the El Royale (Sale Temps à l’hôtel El Royale) : Film qui ressemble à une grosse BD déjantée avec à son générique Chris Hemsworth, Dakota Fanning, Jon Hamm et Jeff Bridges. Une production éclatée et déterminée à nous divertir.

7- Anthropocène : l’époque humaine : Ce documentaire aux images aussi fabuleuses qu’inquiétantes met en scène la splendeur de la nature terrestre et notre mode de vie et de consommation, tous deux dévastateurs pour l’environnement.

8- Au poste! : Prince des comédies absurdes et iconoclastes, Quentin Dupieux met en scène Benoît Poelvoorde dans le rôle d’un commissaire de police en tête à tête avec un homme soupçonné de meurtre. La vérité dans ce récit loufoque ne serait pas celle qu’on pense.

9- Venom : Après avoir incarné Bain dans Batman, l’acteur caméléon Tom Hardy replonge dans le monde des superhéros en enfilant le costume de Venom associé à l’univers de l’homme-araignée. Juste pour le jeu de Hardy, le film mérite assurément le coup d’œil.

10- The Sisters Brothers (Les Frères Sisters) : Voici l’adaptation du roman plébiscité de Patrick deWitt, réalisé par Jacques Audiard, fort d’une distribution de haut calibre constituée de Joaquin Phoenix, John C. Reilly et Jake Gyllenhaal. Un western hors norme qu’on a hâte de découvrir.

Les films québécois à l’agenda

Genèse de Philippe Lesage.

Les médias relaient hebdomadairement les informations au grand public concernant la sortie en salle des longs métrages québécois par l’entremise de nombreuses critiques et entrevues. On nous parle aussi régulièrement des tournages et du financement des films appelés à prendre l’affiche dans les mois qui viennent. Dans ce maelström de productions, on finit quelquefois par s’y perdre. Pour débroussailler le tout, voici en résumé la liste des fictions québécoises qui prendront bientôt l’affiche ou dont le tournage est enclenché ou terminé. Il y en 50 au total, avec les titres les plus prometteurs mis en gras.

Touched (Karl R. Hearne), Pervers ordinaire (Roger Boire), Genèse (Philippe Lesage), Oscillations (Ky Nam Le Duc), Wolfe (Francis Bordereau), Les Salopes ou le sucre naturel de la peau (Renée Beaulieu), Emma Peeters (Nicole Palo)

L’Amour (Marc Bisaillon), À tous ceux qui ne me lisent pas (Yan Giroux), Ville Neuve (Félix Dufour-Laperrière), Une colonie (Geneviève Dulude-De Celles), La Course des tuques (François Brisson, Benoît Godbout), Dérive (David Uloth)

The Death and Live of John F. Donovan (Xavier Dolan), Everything Outside (David Findlay), Troisièmes Noces (David Lambert), Malek (Guy Édoin), Hummingbird Project (Kim Nguyen), La Grande Noirceur (Maxime Giroux)

La Grande Noirceur de Maxime Giroux.

Les Routes en février (Katherine Jerkovic), Tia et Piujuq (Lucy Tulugarjuk), Répertoires des villes disparues (Denis Côté), Cash Nexus (François Delisle), Avant qu’on explose (Rémi St-Michel), Jeune Juliette (Anne Émond)

Rustic Oracle (Sonia Bonspille Boileau), Fabuleuses (Mélanie Charbonneau), Réservoir (Kim St-Pierre), Mafia Inc. (Podz), 14 jours, 14 nuits (Jean-Philippe Duval), Gut Instinct (Daniel Roby), Happy Face (Alexandre Franchi)

Il pleuvait des oiseaux de Louise Archambault.

Antigone (Sophie Deraspe), Les Nôtres (Jeanne Leblanc), Mont Foster (Louis Godbout), Kuessipan (Myriam Verreault), Il pleuvait des oiseaux (Louise Archambault), La Beauté du monde (André Forcier)

Impetus (Jennifer Alleyn), Jouliks (Mariloup Wolfe), Le Rire (Martin Laroche), Blood Quantum (Jeff Barnaby), Matthias et Maxime (Xavier Dolan), Une manière de vivre (Micheline Lanctôt)

Pauvre Georges (Claire Devers), Tu te souviendras de moi (Éric Tessier), Mytho (Émile Gaudreault), Gold (Éric Morin), The 20th Century (Matthew Rankin), La Femme de mon frère (Monia Chokri)

En terminant, voici la bande annonce du film Avant qu’on explose, film qui sortira en salle en mars prochain.

Grosse distribution à faible distribution

À une certaine époque, la distribution de films était fort simple. Les longs métrages sortaient dans les salles de cinéma puis, un an ou deux plus tard, se retrouvaient à la télé. La télé payante est arrivée en force dans les années 80, les cassettes Betamax et VHS également, et là, le cheminement habituel de la distribution a connu des fluctuations importantes. Tellement, qu’après l’invention des téléfilms et Movie of the week diffusés en primeur au petit écran, on a vu arriver dans les années 90 les films distribués directement en VHS ou en DVD sans sortie préalable au grand écran. Bref, le modèle habituel se modifiait peu à peu.

L’ancien mode de distribution, à une époque pas si lointaine, faisait en sorte que les œuvres réalisées par les plus grands réalisateurs ou encore mettant en vedette les grands noms du cinéma mondial trouvaient toujours une place dans nos salles de cinéma. Dans les années 80 et 90, tous les films mettant en scène Gérard Depardieu, Catherine Deneuve, Robert De Niro ou Al Pacino prenaient  inévitablement l’affiche. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. On peut prendre en exemple les sorties récentes, directement en Vidéo sur demande, de réalisations ayant au générique des acteurs considérés à une époque comme rentables ou « bankables » comme on dit en France. Voici quelques titres aux distributions éloquentes et qui ne sont jamais sortis en salle ici : Queen of the Desert de Werner Herzog avec Nicole Kidman et James Franco, Gotti avec John Travolta,  Acts of Violence avec Bruce Willis, Loving Pablo avec Penélope Cruz et Javier Bardem, True Crimes avec Jim Carrey, Mary Magdalene avec Rooney Mara et Joaquin Phoenix, The Upside avec Bryan Cranston et Nicole Kidman, etc.

Bryan Cranston et Nicole Kidman dans The Upside.

Si on tente une explication, on se dira qu’aujourd’hui les producteurs à l’échelle mondiale ciblent davantage les marchés où leurs films pourraient fonctionner sans être voués à l’échec. Donc, certains longs métrages ne sortiront que dans quatre ou cinq pays seulement. Les plateformes sont aussi plus nombreuses et puissantes dans leur façon de rejoindre leurs abonnés rapidement, le phénomène Netflix ayant eu un effet monstre sur la distribution en général. Il s’agit maintenant de planifier une stratégie qui convienne à un type de film pour un type de marché, le tout destiné à un type de public, et ce, pour une durée bien déterminée. Les choix sont nombreux, les erreurs courantes, et le nombre de films produits, lui, n’a jamais été aussi élevé, haussant du même coup la concurrence dans un marché plus compétitif et vorace que jamais.

Le cinéma, il faut le rappeler, dans son processus de création, est l’art le plus onéreux qui soit bien qu’il laisse encore espérer une grande rentabilité pour les mégaproductions. Ce dossier, qu’on peine à suivre tellement il évolue rapidement, n’en demeure pas moins étonnant, son évolution étant lié aux habitudes de consommation très fragmentées de l’ensemble des amateurs de 7e art.

 

La rentrée de septembre 2018 en dix films

La Disparition des lucioles de Sébastien Pilote

Ah! septembre, mois de la rentrée et qui ouvre le bal pour les sorties les plus importantes de l’année, celles qui donneront le ton aux différents galas célébrant le meilleur du cinéma. C’est aussi, ne l’oublions pas, le mois où se déroule le Festival de cinéma de la ville de Québec. En jetant un œil à l’agenda des quatre prochaines semaines, on peut se préparer à frissonner devant The Nun, on sera plus que perplexe devant la nouvelle mouture de The Predator, curieux de découvrir Burn out, le nouveau film de Michel Jetté, ému par le drame italien La Tendresse et tenté par le film d’animation Small Foot destiné aux plus jeunes. À travers ce calendrier bien garni, voici, selon moi, les dix titres qui prendront l’affiche en septembre qui se démarquent le plus.

 

1- La Disparition des lucioles : Après Le Vendeur et Le Démantèlement, Sébastien Pilote signe un troisième long métrage mettant cette fois-ci en vedette Karelle Tremblay et Pierre-Luc Brillant. Ce drame autour de l’émancipation d’une adolescente habitant en région a de quoi séduire.

2- Gueule d’ange : Marion Cotillard n’a pas le beau rôle dans ce drame où elle joue une mère qui abandonne sa jeune fille de huit ans pour mieux galérer avec son nouvel amant. Les rumeurs sur ce film, et ce, depuis Cannes, sont fort bonnes.

3- House With a Clock in its Walls  (Pendule d’Halloween) : La curiosité américaine du mois mettant en vedette Cate Blanchett, Jack Black et Kyle MacLachlan. Une histoire fantastique incluant un orphelin, un sorcier et une montre magique. Ces bons ingrédients feront-ils un bon film? On l’espère!

4- Place publique : Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui nous offrent leur nouvelle comédie caustique tournant autour de la célébrité par l’entremise d’un film qui se déroule durant une crémaillère toujours sur le point de dérailler. Les amateurs du tandem seront ravis.

5- Laissez bronzer les cadavres : Le duo formé d’Hélène Cattet et de Bruno Forzani  est de retour avec un autre film de genre où les coups de feu pleuvent, où les dialogues sont ténus et où s’affrontent des personnages aux mines patibulaires sur fond de soleil et de Méditerranée. Le film est l’adaptation du premier polar de Jean-Patrick Manchette et Jean-Pierre Bastid.

6- L’amour à la plage: Les documentaires sur la vie des snowbirds québécois en Floride sont rares. Ce film s’attarde justement à eux et à leur espoir de trouver l’âme sœur là-bas, tout en sachant que les jours et les années de retraite passent trop rapidement.

7- Farenheit 11/09 : Ce nouveau documentaire de Michael Moore (à ne pas confondre avec Fahrenheit 09/11) s’attaque à l’arrivée de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Si le cinéaste a souvent été accusé d’utiliser à outrance la mise en scène dans ses films, ici, il faut avouer que le personnage en soi de Potus lui offre un terrain de jeu fort bien garni pour illustrer les dérives d’une Amérique plus polarisée que jamais.

8- Mandy : J’avais déjà mentionné sur ce blogue voilà quelques mois tout le bien que l’on disait sur ce drame vengeur mettant en vedette Nicolas Cage. Épique, violent et transcendant, ce sont des qualificatifs associés à Mandy, film signé par le singulier Panos Cosmatos. On se croise les doigts pour une sortie à Québec.

9- Assassination Nation (Nation destruction) : À Salem, quatre adolescentes deviennent la cible de résidants victimes d’un piratage des réseaux sociaux. Elles sont vues malgré elles comme des « sorcières numériques », témoins du chaos qui s’empare de leur petite localité.

10- Pauline Julien, intime et politique : Ce documentaire de l’ONF relate la vie de cette chanteuse québécoise qui n’a jamais été remplacée. On y trouve sa passion pour les mots, la poésie, la langue, son amour pour Godin, sa hargne pour défendre le fait français dans le Québec des années 60 et 70. Pascale Ferran a monté un film touchant, imprégné d’archives mémorables.