Les 10 films de mars 2020

En mars, on verra pas moins de huit films québécois débarquer sur les écrans, dont Flashwood de Jean-Carl Boucher, Blood Quantum de Jeff Barnaby, Rustic Oracle avec Kevin Parent et It Must Be The Place d’Elia Suleiman. Il y aura aussi les films pop-corn Bloodshot avec Vin Diesel, My Spy avec Dave Bautista et Mulan en version « humaine » qui tenteront d’attirer les foules. Longtemps retardé, on espère aussi que le formidable Mektoub my Love : Canto Uno de Kechiche, annoncé pour Montréal, sera aussi présenté à Québec. Mais bref, voici les dix titres à voir en priorité durant le mois.

Roubaix, une lumière : Arnaud Desplechin accouche d’un drame policier à l’allure conventionnelle, tourné dans sa ville d’origine, mais au final d’une fort grande maîtrise stylistique. Son film est porté par le grand talent de ses interprètes Roschdy Zem, Sara Forestier et Léa Seydoux. Un incontournable qui rappelle par moment Garde à vue de Claude Miller.

Never, Rarely, Sometimes, Always : Deux jeunes cousines, dont l’une victime d’une grossesse non désirée, partent du fin fond de la Pennsylvanie pour se rendre à New York. On dit beaucoup de bien de drame indépendant dans lequel Théodore Pellerin et la chanteuse Sharon Van Etten jouent des seconds rôles.

Sorry We Missed you (Désolé de vous avoir manqué) : Avec beaucoup d’inlligence et d’empathie, Ken Loach nous raconte l’histoire dune famille britannique qui peine à joindre les deux bouts. Pour s’en sortir, le père accepte un job ingrat de livreur. Il s’apercevra rapidement que le Klondike espéré prend plutôt la forme d’un milieu travail aussi cupide que cruel.

Tu te souviendras de moi, réalisé par Éric Tessier.

Tu te souviendras de moi : La pièce de théâtre de François Archambault est ici adaptée pour le grand écran tout en demeurant un drame touchant sur la mémoire. De générations contrastées, les comédiens Rémy Girard et Karelle Tremblay s’y donnent habilement la réplique.

14 jours, 12 nuits : Jean-Philippe Duval dirige Anne Dorval dans cette histoire de deuil qui mènera une mère adoptive à retrouver au Vietnam la mère biologique de celle qu’elles ont toutes deux aimée.

Les Nôtres : Pour son second long métrage, Jeanne Leblanc a décidé d’explorer une relation toxique et secrète entre une jeune adolescente et un homme bien en vue d’une petite ville de banlieue. Émilie Bierre et Paul Doucet offrent de belles performances dans ce récit rempli de tabous.

Onward (En avant) : Deux frères, des elfes, partent à l’aventure en quête de magie. Ce film d’animation signé Pixar pique bien évidemment notre curiosité.

Run this Town (Régner sur la ville) : Une histoire inspirée par l’enquête journalistique autour du défunt Rob Ford et de la vidéo le montrant en train de fumer du crack. Transformé et méconnaissable, Damian Lewis (Homeland) joue l’ex-maire de Toronto.

A Quiet Place Part 2 (Un coin tranquille 2e partie) : Malgré les nombreuses invraisemblances, on avait bien aimé l’originalité et l’efficacité du premier volet de ce récit d’horreur. Silence tout le monde, car voici la suite tant attendue.

Mont Foster : Patrick Hivon et Laurence Lebœuf jouent un couple qui, après un drame atroce, tente de renouer dans leur maison cossue isolée en forêt. Une histoire qui vire petit à petit au suspense tordu.

Mattotti en Sicile

La Fameuse Invasion des ours en Sicile, c’est à la base un conte de Dino Buzzati, écrivain italien bien connu pour Le Désert des tartares. C’est maintenant un dessin animé signé de la main d’un des maîtres du 9e art, Lorenzo Mattotti. L’histoire raconte comment Tonio, le fils du roi des ours, est enlevé par des chasseurs dans les montagnes de Sicile et comment l’empereur décide alors d’envahir la plaine où habitent les hommes afin de sauver son rejeton.

Rencontre avec Lorenzo Mattotti, artiste de grand talent qui a mis des années à peaufiner ce long métrage d’animation aux couleurs lumineuses et aux personnages animaliers attachants.

Le Clap : Votre film est l’adaptation du conte La Fameuse Invasion de la Sicile par les  ours (NDLR : titre légèrement différent de celui du film) de Dino Buzzati datant de 1945. C’est un conte qui a marqué votre enfance italienne?

Lorenzo Mattotti : Oh oui. Ça a été une grande inspiration et pour le texte et pour les illustrations. On connaît peu le talent de dessinateurs de Buzzati qui a, de plus, une façon unique de raconter des histoires. Mon dessin animé est parti de son univers littéraire et graphique.

Le Clap : Dans le dessin animé Peur(s) du noir,œuvre  collective sortie en 2007, vous étiez plusieurs artistes à travailler sur vos différentes parties. Avec cette adaptation, vous étiez seul aux commandes. Le défi était plus grand, plus lourd inévitablement?

Lorenzo Mattotti

LM : Oui vraiment. J’ai passé cinq ans à travailler sur ce film et pour moi c’est très long. Mais c’était important d’arriver à ce résultat, une grande histoire conçue pour les jeunes. À la base, il y avait un bel intérêt de ma part et des producteurs, soit la question de faire en sorte que ce patrimoine italien ne tombe pas dans l’oubli. Et dans la facture visuelle du film, c’était important d’avoir quelque chose d’intemporel. Et même dans le récit aussi. Les jeunes sont ouverts à ça. Il faut leur faire connaître les grands classiques.

Le Clap : Le budget de votre long métrage est de 11 millions d’euros. Dans le domaine de l’animation, c’est peu, non?

LM : Ça peut paraître beaucoup pour un film européen mais oui, pour un dessin animé de ce type, c’est peu. Nos personnages sont en 2D d’ailleurs. C’est évidemment moins cher, mais heureusement, le budget sert à s’entourer d’une belle bande de collaborateurs dont plusieurs avaient travaillé sur La Tortue rouge. On a essayé tous ensemble de faire de ce dessin animé un grand spectacle pour le grand écran. Je suis très fier du résultat, mais ça a été une longue aventure.

Le Clap : Avez-vous envie d’en faire un autre ?

LM : Hum, si l’aventure justement ne durait que deux ans plutôt que cinq ou encore si j’avais 30 ans plutôt que le double, oui. Mais sinon, l’illustration m’attend et j’ai hâte de retourner dans mon atelier et de recommencer à faire de la peinture.

Le Clap : Quelles sont vos principales influences en illustration, en BD ou en dessins animés?

LM : Mes influences sont celles de quelques grands peintres comme Francis Bacon et aussi des dessinateurs de BD sud-américains impressionnistes. Il y a également Disney le visionnaire, Miyazaki, Yellow Submarine et Roland Topor qui ont été importants pour moi.

Le Clap : Le film est une coproduction entre la France et l’Italie. Comment va l’industrie italienne du cinéma actuellement?

LM : J’ai beau vivre en France, je sais que la situation n’est pas rose. Le cinéma italien s’est replié sur lui-même depuis plusieurs années. En gros, le cinéma italien actuel se limite aux comédies populaires qui ne s’exportent pas vraiment. Mais heureusement il y a quand même Garrone, Sorrentino, Moretti et Pietro Marcello qui font des films très intéressants.

La Fameuse Invasion des ours en Sicile sera à l’affiche au Clap dès le 28 février.

Cette entrevue a été réalisée sur invitation, dans le cadre de la 22e édition des Rendez-vous du cinéma d’UniFrance 2020, à Paris.

Noémie Merlant en costume

Porté par des critiques dithyrambiques, Portrait de la jeune fille en feu, réalisé par Céline Sciamma, est l’un des films phares du cinéma français de 2019 avec Les Misérables de Ladj Ly et leccontroversé J’accuse de Roman Polanski. La réalisatrice, déjà adoubée pour avoir signé Naissance des pieuvres, Tomboy et Bande de filles, a choisi Adèle Haenel (son ex-compagne) et Noémie Merlant pour incarner les rôles principaux de son film qui repose entièrement sur leurs épaules.  L’histoire se résume ainsi… En 1770, Marianne, une peintre est chargée de faire le portrait de Louise et de s’assurer de sa fidélité envers son futur époux à qui elle est destinée. Entre elles, la méfiance de la rencontre initiale fera place à une passion inavouable.

Rencontre avec l’une des deux actrices principales, Noémie Merlant, 32 ans, présente dans presque tous les plans du film et dont la carrière a vraiment décollé en 2019.

Le Clap : En 2019, on vous a vue notamment dans Les Drapeaux de papier puis il y a eu l’effervescence cannoise avec Le Portrait de la jeune fille en feu. Ça a vraiment été une grosse année pour vous, non?

Noémie Merlant : Vraiment, mais on s’en compte seulement après coup. C’est magique tout ça et mon année a été remplie de films dont je suis très fière.

Le Clap : Le film de Céline Sciamma, bien qu’ayant un univers bien singulier, n’en reste pas moins un film d’époque, un long métrage de costume. En enfiler un, ça aide à mieux cerner le personnage, à mieux l’habiter?

Noémie Merlant

NM : Oui, nécessairement. Mon personnage, celui de la peintre Marianne, a un côté un peu masculin, donc le costume, volontairement, devait être lourd, avec de grandes poches pour bien se distinguer des robes très féminines. Et il y a aussi tout l’aspect qui concerne la gestuelle du peintre qu’il fallait intégrer. Les regards, les respirations et les silences. Tout était dans le scénario tout comme ces non-dits qui sont très importants dans l’amour.

Le Clap : Ça a été facile de développer une complicité avec Adèle Haenel?

NM : On s’est apprivoisées, certes, car on n’avait jamais joué ensemble auparavant. En fait, nous sommes assez différentes dans nos énergies, mais toutes deux, nous prenons notre travail très au sérieux. Alors, on a beaucoup observé l’autre. La réalisatrice nous a aussi laissé une marge de manœuvre afin d’avoir une réelle liberté dans notre jeu, et ce, afin qu’il ait l’air naturel devant la caméra. Nous avons pu nous approprier les dialogues et personnaliser notre jeu face à tout ce qui était écrit à la virgule près dans le scénario. Cette liberté de pouvoir proposer des choses sur un plateau est très importante pour moi.

Le Clap : Le public qui s’intéresse au cinéma et à la peinture se souvient peut-être d’Artemisia sorti en 1997, un film biographique sur une peintre trop peu connue du XVIIe siècle. Votre film sert aussi à démontrer l’importance des femmes peintres qui ont ouvert la voie à une autre époque.

NM : Absolument, la société patriarcale tend à nous faire oublier ces personnages historiques. Marianne représente l’histoire non racontée des femmes.

Le Clap : Un film en costume, avec les décors, l’éclairage, les accessoires, ça alourdit un tournage?

NM : Ah oui, il y a définitivement plus de contraintes avec l’éclairage et les costumes. Mais bon, en même temps, un film d’époque nous permet de voyager dans le temps et une actrice, pour moi du moins, c’est aussi un plaisir très spécial et une fois dans l’action, on oublie tout ça rapidement.

Le Clap : Le succès en France et à l’étranger vous a  apporté plus de propositions de scénarios inévitablement, alors si vous pouviez tourner avec un réalisateur en 2020, qui serait-i ?

NM : Sans tricher, mais sachant que vous êtes Québécois, spontanément, je dirais Xavier Dolan. Pour moi, ce serait une fort belle rencontre artistique.

On reverra Noémie Merlant au grand écran en 2020 dans le film Jumbo. À suivre.

Cette entrevue a été réalisée sur invitation, dans le cadre de la 22e édition des Rendez-vous du cinéma d’UniFrance 2020, à Paris.

Play : jouer avec le temps qui passe

Anthony Marciano est un jeune réalisateur français qui aime prendre des risques. Nous avons eu l’occasion de voir en 2013 l’une de ses réalisations, Les Gamins avec Alain Chabat et Max Boublil. Ce dernier est encore la tête d’affiche de son tout nouveau film intitulé Play, le film de notre vie, à l’affiche au Clap dès la mi-février. Sa nouvelle comédie dramatique a un concept étonnant, soit de relater la vie presque entière du personnage principal à l’aide d’archives vidéo.  Pour la promo de ce projet inusité, le cinéaste s’est confié sur le défi que représentant la réalisation peu banale de Play mettant à nouveau en vedette son copain de toujours, l’humoriste et acteur français Max Boublil.

Le Clap : Votre film raconte à l’aide d’images d’archives toute la jeunesse et l’arrivée dans le monde des adultes du personnage de Max joué par Max Boublil. Autant dans la façon d’écrire le scénario que dans la réalisation technique, l’ensemble représentait tout un défi, non?

Anthony Marciano, réalisateur.

Anthony Marciano : Un défi incroyable, oui. Il fallait rendre cohérent toutes les scènes que Max filmait. Il fallait justifier l’utilisation de la caméra par Max, de 1993 jusqu’aux années 2010. Il fallait aussi un casting de gens qui vieillissent ensemble et qui ont l’air réellement d’une bande d’amis. C’était difficile de trouver des acteurs qui se ressemblaient d’une époque à l’autre. Il y a eu également un gros travail de direction artistique pour le maquillage, les coiffures, les costumes.

Le Clap : Max Boublil a un beau capital de sympathie en France, je crois.

AM : Oui, de plus en plus. Il est davantage connu comme humoriste, mais son talent d’acteur se fait sentir d’année en année. Max doit quand même toujours prouver qu’il est bon. C’est un acteur sincère et spontané et il était l’homme idéal pour ce rôle. On l’a d’ailleurs écrit ensemble ce film.

Le Clap : L’originalité du long métrage est un atout mais peut aussi décontenancer le public peu habitué à ce genre d’offre.

AM : C’est le pari qu’on s’est donné au départ. Évitez de faire peur aux gens, les amener à être curieux. On a reçu beaucoup de commentaires élogieux de ceux qui sont allés voir le film. La déception pour la sortie française, c’est que médiatiquement, le film était vu à la base comme une sorte d’ovni alors qu’il est très accessible malgré sa forme. Et puis il y a eu les grèves qui n’ont pas aidé non plus. Plusieurs personnes ont même été leurrées par le film, comme si c’était un peu un documentaire, et ça c’était positif bien évidemment.

Le Clap : Play mise quand même beaucoup sur la nostalgie de jeunesse?

Max Boublil dans Play, le film de notre vie.

AM : Oui, c’est vrai. On avait cette nostalgie de notre adolescence et on a eu l’idée de cette caméra immersive, de mettre en scène quelqu’un qui filme sa vie continuellement. L’idée, c’est de revivre chaque moment marquant. Chacun cherche à retrouver des émotions liées à sa jeunesse et ça, ça touche tout le monde. Moi-même, j’ai filmé tellement de choses depuis l’adolescence. En fait, pour l’écriture, on a pris plein d’anecdotes réelles et on mélangeait le tout pour mieux servir l’histoire. C’est mon vécu et celui de Max transposés au grand écran.

Le Clap : Bien que nostalgique, votre film est très actuel dans sa façon d’aborder la génération de l’image.

AM : Play est rassembleur. Aujourd’hui, tout le monde met sa vie en images. Notre film relate les débuts de cette ère. Le principe du film est particulier, la proposition, on y adhère ou non, mais selon moi Play est intergénérationnel. De plus, on l’a vendu dans plusieurs pays dont aux Américains qui eux vont en faire un remake. Je vais d’ailleurs collaborer pour leur faciliter la tâche. Ils refont le scénario pour que culturellement tout coïncide avec leur mode de vie, leurs références culturelles, etc. On est très flatté de leur intérêt et on a hâte de voir le résultat final.

Cette entrevue a été réalisée dans le cadre de la 22e édition des Rendez-vous du cinéma d’UniFrance 2020, à Paris.

Février 2020 en dix films

Mafia Inc. de Podz, avec Marc-André Grondin.

Février, c’est le mois des Oscars et ce sera une période marquée par la sortie de films en tous genres (horreur avec Come to Daddy, comédie avec Downhill, drame biographique avec Le Traître, film d’animation et de superhéros avec Sonic le hérisson et Birds of Prey, etc.). En résumé, voici les dix longs métrages à voir en priorité durant le mois le plus court de l’année.

1- Mafia inc. : Nouvelle réalisation de Podz basé sur un essai portant sur la famille Rizzuto et se penchant sur le milieu de la pègre montréalaise. Marc-André Grondin et Sergio Castellito se donnent la réplique dans un des films québécois les plus attendus de l’année.

2- Le Lion : Il y a trop peu de bonnes comédies, alors on se croise les doigts pour que la réunion à l’écran de Dany Boon et de Philippe Katerine fasse des étincelles dans ce récit d’espionnage sur fond de mythomanie.

Portrait de la jeune fille en feu.

3- Portrait de la jeune fille en feu : Céline Sciamma réunit à l’écran Noémie Merlant et Adèle Haenel dans un drame saphique en costume où une promise devient amoureuse de l’artiste qui doit l’immortaliser sur toile.

4- Wendy : Le réalisateur Benh Zeitlin a connu en 2021 des débuts fracassants avec Beasts of the Southern Wild. Il est de retour huit ans plus tard pour revisiter le mythe de Peter Pan en focalisant son récit sur le personnage de Wendy. Son drame fantaisiste et insulaire pourrait causer la surprise.

5- Prisons sans barreaux : Documentaire troublant portant sur les personnes victimes d’une hypersensibilité environnementale et qui sont grandement affectées par les champs électromagnétiques.

6- Fantasy Island (L’Île fantastique) : Là on risque de s’amuser ferme en revisitant la série télé des années 80 et en la faisant verser littéralement dans le film d’horreur. Un plaisir coupable avoué de février.

7- Les Chatouilles : Ce drame bouleversant met en scène une jeune femme meurtrie par une  enfance marquée par les « chatouilles » que lui faisait subir le meilleur ami de ses parents. Basé sur l’histoire de la coréalisatrice et actrice Andréa Bescond, ce film permet à Pierre Deladonchamps et à Karin Viard d’offrir des performances stupéfiantes.

8-Corpus Christi (La Communion) : Ce film polonais, nommé aux Oscars, raconte comment un jeune homme converti au catholicisme, une fois sorti de prison, se fait passer pour un prêtre auprès de la population d’une petite ville de banlieue. La bande annonce pique fortement notre curiosité.

9- The Invisible Man (L’Homme invisible) : Elizabeth Moss joue le rôle d’une femme qui découvre que son ex-amant suicidé n’est peut-être pas mort. On ne vous divulgâche pas la suite évidemment, mais on est bien curieux de voir ce film fantastique.

10- La FameuseIinvasion des ours en Sicile : Au départ, il y a le conte de Dino Buzzati qui prend vie au grand écran grâce au talent du célèbre auteur de BD Lorenzo Mattotti, aux commandes de cette adaptation en dessin animé qui prendra cinq ans à réaliser et qui, au final, devient un film  aux images et aux couleurs magiques et au rendu intemporel.