10 films pour septembre 2020

Septembre verra débarquer sur nos écrans une pléthore de films de tous horizons. Si les Américains se font encore un peu discrets, les films québécois, internationaux et les documentaires seront quant à eux nombreux à atterrir dans les salles de cinéma. Voici donc les titres phares de la rentrée d’automne en commençant par le mois de septembre.

De Gaulle : Lambert Wilson interprète le célèbre homme politique au moment où l’Occupation fait son nid et que, laissant sa famille derrière lui, il se réfugie en Angleterre pour mieux préparer la libération de la France. Un drame historique et biographique qui respecte à la perfection tous les codes du genre.

Sœurs : rêves & variations (Sisters: Dreams & Variations) : Portrait de deux artistes de Montréal, Try et Jasa, deux sœurs d’origine islandaise. L’une est musicienne, l’autre crée des projections multimédias et des installations. Leur univers rappelle celui de CocoRosie. Un documentaire doucereux sur un tandem aussi coloré qu’étrange, lié par des racines nordiques.

Greenland (Groenland) : Voici le film catastrophe par excellence pour laisser notre cerveau au vestiaire et pour regarder Gerard Butler et Morena Baccarin tenter de sauver leur peau en se dirigeant vers le Groenland alors qu’une comète menace de s’abattre sur la Terre. Un scénario plus catastrophique que la pandémie actuelle.

Slaxx : Cette comédie d’horreur est une production québécoise tournée en anglais. Sur fond de militantisme, le film met en scène une paire de jeans cruelle qui n’hésite pas à trucider des vendeurs de vêtements qui, eux, n’en ont rien à cirer du concept d’écoresponsabilité. La revanche sera douce dans le cœur du morceau de denim.

Quitter l’Afghanistan (Bratstvo) : Ce film russe réalisé avec beaucoup de panache par Pavel Lounguine (Taxi Blues) fait le point sur la dernière mission d’un commando d’élite alors que les Soviétiques sont sur le point de mettre fin à leur invasion de l’Afghanistan. Un film de guerre certes, mais qui fait beaucoup réfléchir.

Nadia Butterfly : Pascal Plante a vu son deuxième long métrage être estampillé Cannes 2020 par le célèbre festival. Le cinéaste braque ici sa caméra sur une nageuse québécoise engagée dans une vive compétition lors des Jeux olympiques de Tokyo en 2020 (événement repoussé en 2021). La rumeur est plus que favorable.

The Personnel History of David Copperfield (David Copperfield) : Dev Patel et Tilda Swinton sont en vedettes dans cette comédie dramatique qui transpose à l’écran le célèbre roman de Charles Dickens. Voici un mélange d’humour absurde campé dans des décors et des costumes d’époque qui devraient faire bon ménage.

Kingsman : première mission (The King’s Man) : Ralph Fiennes, Harris Dickson, Matthew Goode et Gemma Atterton sont en vedette dans cet antépisode relatant la création de l’agence de renseignement secrète qui nous a si bien diverti dans les deux premiers films à succès. (la sortie du film vient tout juste d’être repoussée en février 2021).

Jukebox – un rêve américain fait au Québec : Ce documentaire met en lumière tout le travail du producteur Denis Pantis, l’homme derrière la mise en marché de milliers de 45 tours et de la mise sur pied du star-système québécois dans les années 60 autour de nombreux groupes yéyés et de chanteurs pop comme Les Sultans, Michèle Richard et Renée Martel.

La Déesse des mouches à feu : Cette adaptation du roman de Geneviève Pettersen est signée Anaïs Barbeau-Lavalette. Le film s’intéresse à Catherine, une ado de seize ans qui, au milieu des années 90, connaît ses premières expériences sexuelles tout en devenant une consommatrice régulière de PCP.

L’envers de l’homme invisible

L’Angle mort est un film fort singulier. Sur la forme, c’est un long métrage centré sur un homme, Dominick, qui a un superpouvoir, celui de se rendre invisible. Sauf que sur le fond, le récit est avant tout un drame psychologique intimiste, car Dominick garde son secret et hésite à se servir de son invisibilité à outrance. Même sa femme, jouée par Isabelle Carré, n’est au courant de rien. Mais le jour où il rencontre une femme atteinte de cécité et qu’un vieil ami ayant le même pouvoir refait surface dans sa vie, tout se complique!

Ce drame fantastique, signé par deux réalisateurs qui collaborent ensemble depuis 1996. est basé sur une idée de l’auteur Emmanuel Carrère. Les cinéastes Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic ont bien voulu nous donner des détails sur leur tout nouveau long métrage intitulé L’Angle mort. 

Le Clap : Ce projet de film a commencé voilà plus de dix ans. Ça a été long avant de concrétiser la production, non?

Les réalisateurs Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic.

Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic : Oui, ça peut paraître long, mais ça s’explique par la recherche du financement et le long processus d’écriture, car nous n’étions pas toujours satisfaits du résultat. En même temps, tous les deux, nous avons travaillé sur plusieurs autres projets qui nous tenaient aussi à cœur.

Le Clap : Votre film touche à l’univers des superhéros sans en être un véritablement, un peu comme le long métrage fantastique Vincent n’a pas d’écailles. Est-ce difficile de vendre un concept comme le vôtre, sachant qu’il ne correspond pas aux critères très américains du personnage aux superpouvoirs en mission?

PMB et PT : Forcément, car notre idée n’était pas de faire un film spectaculaire mais bien de créer une œuvre très européenne qui respecterait les spectateurs, sans les mépriser, sans les duper. Aujourd’hui, Hollywood nous vend la rentabilité d’un don pour sauver l’univers. Nous, on va à contresens. Est-ce que la force est une vertu? Est-ce qu’un superpouvoir a une valeur marchande? Dominick, notre personnage principal, ne tente pas de rentabiliser son don. On est complètement ailleurs.

Le Clap : Hormis Isaac de Bankolé et Omar Sy, peu d’acteurs noirs trouvent leurs places dans le cinéma français. D’où vient Jean-Christophe Folly qui incarne Dominick?

PMB et PT : Pour nous, le personnage a toujours été noir, et ce, dès le départ dans le scénario. Et on nous demandait constamment à sa lecture pourquoi il est noir? On répondait parce que ses parents sont noirs. Les acteurs de couleur jouent souvent des rôles stéréotypés. Nous, on voulait aller à l’encontre de tout ça. Avec les Maghrébins, le travail est fait, on ne les regarde plus comme des acteurs issus de l’immigration. Jean-Christophe, on le voulait comme acteur, mais en le choisissant, même si on respectait le scénario, inévitablement, on faisait un choix un peu politique. Notre film porte sur le temps qui passe, les choses qui s’en vont. C’est ça qu’on voulait aborder, mais avec un petit côté ludique, soit un pouvoir fantastique. Que le personnage soit noir, ce n’est qu’une caractéristique parmi d’autres.

Le Clap : Le résultat est tout à fait singulier en tout cas.

PMB et PT : Oui, et pourtant notre film est construit de façon très simple. Un peu à la manière d’une partition musicale, si votre oreille est fine, vous allez entendre les différents instruments qui vous amènent sur différentes pistes. Nos personnages, par exemple, sont très différents les uns des autres par leurs caractères, le milieu d’où ils viennent. De les rassembler, ça crée évidemment un arc narratif. L’originalité de notre récit, face aux conventions, c’est de raconter la fin du superpouvoir du héros, son crépuscule. La ligne de conflit, elle est dans le combat intérieur qui mine Dominick. Cette approche nous paraît essentielle afin d’offrir un film original qui saura étonner les cinéphiles.

L’Angle mort prendra l’affiche en salle au Clap le 21 août. Cette entrevue a été réalisée sur invitation, dans le cadre de la 22e édition des Rendez-vous du cinéma d’UniFrance 2020, à Paris.

Août 2020 en dix films

Tenet de Christopher Nolan

Voici les 10 titres à surveiller en août au cinéma, un mois qui verra finalement arriver sur les écrans le très attendu Tenet de Christopher Nolan. D’autres longs métrages américains, comme Unhinged et Greenland, pourraient aussi aboutir sur nos écrans après une absence de près de 4 mois. Bref, le dossier est à suivre. Heureusement, du côté international et local, le choix est varié en fiction comme en documentaire, et il a de quoi susciter la curiosité d’un bon nombre de cinéphiles.

1- Tenet : L’un, sinon le film le plus attendu de 2020. Christopher Nolan n’a presque rien dévoilé sur le récit de sa nouvelle réalisation qui amalgame le suspense au drame fantastique dans la lignée d’Inception. La bande-annonce est intrigante à souhait et c’est un euphémisme de dire que les attentes sont très élevées. Le film sortira au Canada et au Clap fin août, avant la sortie aux États-Unis.

2- La Bonne Épouse : Juliette Binoche prend beaucoup de plaisir à interpréter la directrice d’une école où l’on enseigne aux jeunes filles à devenir de bonnes ménagères. À la veille de Mai 68, nouvellement veuve, cette femme rigide verra un ancien prétendant, joué par Édouard Baer, venir bouleverser son quotidien et également ses valeurs morales.

3-Mon cirque à moi : Cette comédie dramatique signée par Miryam Bouchard met en scène Patrick Huard, Sophie Lorain et la jeune Jasmine Lemée. Elle relate comment la jeune Laura, 12 ans, tente de faire sa place dans un collège privé alors que son père, clown de profession, veut la maintenir dans un mode de vie plus bohème.

4- La Fille au bracelet : L’un des succès de l’Hexagone du début d’année. Un suspense filmé de façon conventionnel mais qui profite d’un scénario troublant et du jeu remarquable de l’ensemble de sa distribution. Roshdy Zem, Melissa Guers, Anaïs Demoustier et Chiara Mastroianni sont au coeur de ce récit dans lequel une adolescente est accusée du meurtre de sa meilleure amie.

La Fille au bracelet

5- Les Rose : Ce documentaire réalisé par Félix Rose, (le fils de Paul Rose) tente de remettre en contexte les événements de la crise d’Octobre 70, la Révolution tranquille et l’idéologie derrière le Front de Libération du Québec et ce avec de nombreux témoignages et images d’archive.

6- Les Parfums : La formidable Emmanuelle Devos interprète une femme à l’odorat exceptionnel qui a fait fortune en travaillant pour les plus grands fabricants de parfums. Devenue hautaine et précieuse, son nouveau chauffeur, plus terre à terre, aura lui fort à faire pour l’humaniser.

7-Unhinged (Enragé) : Ce suspense met en vedette Russell Crowe en conducteur de pick-up qui pète les plombs, terrorisant une mère de famille et son jeune fils dans le cadre d’une rage au volant qui va rapidement dégénérer. 

8- Femme(s) : Ce documentaire signé par le célèbre photographe Yann Arthus-Bertrand et la journaliste Anastasia Mikova propose des témoignages de femmes provenant de plus de 50 pays différents sur la maternité, la sexualité, l’éducation et surtout les injustices auxquelles elles ont dû faire face. provenant de partout à travers le monde femmes qui relatent leurs parcours, souvent douloureux dans le cadre d’injustices commises envers elles.

9- Flashwood : Jean-Carl Boucher, bien connu comme héros et alter ego de Ricardo Trogi dans sa trilogie autobiographique, passe derrière la caméra pour nous offrir un film choral centré sur une bande de copains de banlieue qui passeront, parfois douloureusement, de l’adolescence à l’âge adulte.

10- Lumière, l’aventure commence : Ce fabuleux documentaire retrace les débuts du cinéma avec pas moins de 108 extraits de films des frères Lumière, les inventeurs du cinématographe. Sous nos yeux, nous voyons revivre la France de la fin du 19e siècle (Lyon, Paris, La Ciotat) ainsi que les lieux visités à l’étranger par ces deux pionniers du 7e art.