Février 2017 en 10 titres

ceux-qui-font-les-revolutions-a-moitie-n-ont-fait-que-se creuser-un-tombeau

Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau

Pendant que Lego Batman le film et John Wick 2 prendront d’assaut en février les « écrans pop-corn », de nombreux longs métrages seront lancés en ayant comme but de nous faire sentir le cœur  joyeux, de nous bouleverser d’émotion ou encore nous divertir intelligemment. Sans être snob (le premier John Wick était réussi dans le genre), voici ma sélection personnelle des dix films à voir au cours du mois le plus court de l’année.

Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau : Quel titre! On parle ici d’un film radical, engagé, unique. C’est du moins la rumeur qui court sur ce deuxième long métrage réalisé conjointement par Mathieu Denis et Simon Lavoie, et ce, après le singulier Laurentie. De jeunes acteurs interprètent les quatre personnages principaux au cœur de ce drame portant sur l’après printemps érable. Date prévue de sortie en salle : 3 février.

Rings (Les Cercles) : Une suite (troisième volet américain) que les amateurs de films d’horreur n’attendaient plus. Le premier est resté en mémoire longtemps avec ses scènes cauchemardesques. Tellement, que nous sommes nombreux à avoir vu par la suite l’original japonais pour mieux comprendre le phénomène Ring. Fuyez! La terrifiante Samara est de retour. Date prévue de sortie en salle : 3 février.

Le Cyclotron : Olivier Asselin ne fait pas les choses comme tout le monde. Son cinéma est éclaté, détonnant et souvent porté par un humour fort délicat, souvenons-nous de La Liberté d’une statue ou bien d’Un capitalisme sentimental. Sa cyclotron_affichenouvelle création se déroule autour de la mécanique quantique, de Nazis et de scientifiques dans un train, en pleine Seconde Guerre mondiale. La curiosité du mois assurément. Date prévue de sortie en salle : 10 février.

Le Client : Aménageant dans un nouveau logement, un couple voit son quotidien perturbé par la visite du client d’une prostituée qui habitait les lieux auparavant. Mis en scène par le cinéaste iranien Asghar Farhadi, à qui l’on doit Une séparationLe Client propose une autre histoire psychologiquement tordue, brillamment scénarisée et qui porte à réflexion. Date prévue de sortie en salle : 10 février

The Great Wall (La Grande Muraille) : Autant ses drames intimistes que ses grandes fresques historiques sont toujours fort attendus par les fans du cinéaste chinois Zhang Yimou (Vivre, Héros). Sa plus récente œuvre est à saveur aussi épique que fantastique et a comme but de connaître un succès à l’international. C’est pourquoi vous y trouverez une légion de créatures fantastiques et aussi un acteur du nom de Matt Damon. Date prévue de sortie en salle : 17 février.

L’Odyssée : Fort belle idée que de nous présenter, enfin, un film sur la vie du commandant Cousteau, célèbre pour ses images sous-marines tournées à travers le monde. L’intérêt pour ce biopic est également de mieux comprendre les relations houleuses que l’explorateur, incarné par Lambert Wilson, a entretenues avec l’un de ses fils joué par Pierre Niney. Date prévue de sortie en salle : 17 février.

toni-erdmann

Toni Erdmann

Toni Erdmann : Voici un OVNI allemand qui a séduit la presse internationale à Cannes l’an passé. Cette comédie absurde sur le bonheur semble étrange au plus haut point. Pourtant, de façon unanime, on a souligné la belle irrévérence du personnage principal qui tente désespérément, en prenant les traits d’un personnage loufoque, d’humaniser sa fille devenue une carriériste rigide et froide. Date prévue de sortie en salle : 17 février.

A Cure for Wellness (Cure de bien-être) : Un jeune cadre part à la recherche de son patron, disparu dans un centre de santé en Suisse. Sur place, on lui diagnostique une étrange maladie affectant tous les patients de l’institut. Son cauchemar ne fait alors que commencer. Gore Verbinski est aux commandes de ce thriller angoissant et délirant. Date prévue de sortie en salle : 17 février.

Ça sent la coupe : Louis-José Houde devient dans ce long métrage un passionné de hockey qui remet sa vie en question au moment où sa blonde le quitte. Adaptation du roman à succès de Matthieu Simard, cette comédie dramatique signée Patrice Sauvé (La Vie, la vie) cible définitivement les 25-45 ans vivant les aléas du célibat et de la quête amoureuse. Date prévue de sortie en salle : 24 février.

Une vie : Ses deux films précédents, La Loi du marché et Quelques heures de printemps, étaient tous deux formidables. Avec Une vie, Stéphane Brizé embrasse la Normandie du XIXe siècle pour mieux adapter Maupassant, braquant sa caméra sur Jeanne, un personnage féminin fascinant, au cœur d’un récit que ne renierait pas Flaubert ou Thomas Hardy. Date prévue de sortie en salle : 24 février.

La France, l’exception!

4794099_depardieu-huppert_1000x625

Ce blogue reprend vie après quelques semaines de pause. Ces derniers jours, j’ai eu la chance de me retrouver à Paris à l’invitation d’UniFrance pour y faire plus d’une vingtaine d’entrevues avec des réalisateurs et acteurs français dont les films sortiront ici en février, mars, avril et mai. UniFrance organise chaque année ce rendez-vous réunissant des dizaines de journalistes du monde entier qui, durant quatre jours, réalisent près de 1 500 interviews reliées aux sorties de longs métrages français dans leur pays.

592943.jpg-c_300_300_x-f_jpg-q_x-xxyxx

Omar Sy, Hugo Gélin et Antoine Bertrand pour le film Demain tout commence.

Les efforts de la France pour exporter et donner de la visibilité à leur industrie cinématographique sont énormes. Malgré cela, au Québec, la popularité du cinéma de l’Hexagone n’est pas à son zénith. La période glorieuse associée à des têtes d’affiche comme De Funès, Depardieu, Belmondo, Deneuve est chose du passé. Marion Cotillard, Vincent Cassel ou Omar Sy n’ont pas le même pouvoir d’attraction auprès des cinéphiles québécois que leurs prédécesseurs. Cela dit, la qualité « française », elle, demeure toujours au rendez-vous.

La France représente encore et fort heureusement l’un des maillons les plus forts du cinéma mondial. Plus de 200 longs métrages y sont produits chaque année et même plus en comptant les nombreuses coproductions. C’est moins que les États-Unis évidemment et c’est également moins que l’Inde et le Nigéria qui ont une production titanesque mais destinée au marché local exclusivement. Les films français, eux, voyagent beaucoup et sont incroyablement diversifiés dans les genres, les comédies côtoyant des œuvres plus pointues formant une production hétéroclite et étonnante.

Étonnante car des pays comme l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie et l’Espagne peinent actuellement à produire année après année des films notables autant du point de vue de la 238897.jpg-c_215_290_x-f_jpg-q_x-xxyxxquantité que de la qualité. Alors qu’en Amérique du Nord le cinéma en salle voit sa rentabilité s’effriter si ce n’est des nombreuses suites et films de capes américains, la France, elle, voit son industrie remonter la pente avec ses 213 millions d’entrées en 2016, une hausse de 3,6 % par rapport à 2015, soit le deuxième meilleur résultat depuis 2011 (l’année d’Intouchables) et ses 217 millions de billets vendus. Cela démontre la vitalité du cinéma français sur son territoire même si, inévitablement, ce sont les comédies parfois potaches qui dominent le palmarès des œuvres les plus courues, occupants les trois quarts des quinze premières positions, la quinzième étant celle de Juste la fin du monde. Bref, 35 % du marché en France est l’affaire des films produits localement. Bravo!

Maintenant, il demeure à mon sens prioritaire que le Québec s’intéresse encore à cette production française, par curiosité, par souci d’ouverture et pourquoi pas pour s’en inspirer. Ainsi, au fil des prochaines semaines, vous verrez sur le site Internet du Clap des capsules vidéo mettant en valeur des films français à venir. Ce blogue relatera aussi quelques anecdotes concernant ces réalisations qui se retrouveront au Clap au fil des quatre prochains 331256mois, à commencer par le très beau film d’animation La Tortue rouge.

En terminant, un mot sur les Oscars 2017. Les nominations sont maintenant connues. Si Juste la fin du monde de Xavier Dolan a été exclu, on se doit de souligner que trois des cinq films nommés dans la catégorie Meilleur film étranger (Toni Erdmann, Les Oubliés, Le Client) prendront l’affiche au Clap dans les prochaines semaines. La compétition américaine sera forte cette année de par les nominations obtenues par le power trio formé de Moonlight, La La Land et Manchester By The Sea.

En décortiquant la liste, on est bien heureux de constater la présence d’Isabelle Huppert dans la catégorie Meilleure actrice pour son rôle dans Elle ainsi que des mentions pour Ma vie de courgette et La Tortue rouge dans celle du Meilleur film d’animation. L’ONF est de nouveau cité pour le court métrage d’animation Vaysha l’aveugle de Theodore Ushev, Enfin, un énorme bravo à Denis Villeneuve pour les nombreuses nominations pour Arrival et surtout la sienne à titre de meilleur réalisateur. Le 26 février, nous connaitrons les gagnants!

ma-vie-de-courgette

Ma vie de courgette, à l’affiche en mars 2017.

 

 

Les 10 incontournables de janvier

julieta

Julieta du réalisateur Pedro Almodóvar

L’arrivage de films en janvier est tout aussi alléchant que celui de décembre dernier. Dans l’espoir d’égaler en qualité les Moonlight, Lion, Manchester by the Sea et La La Land du mois dernier, les bonzes du 7e art proposeront dans les prochaines semaines des œuvres internationales pas piquées des vers. Pendant que Michael Keaton jouera celui qui flaira la bonne affaire avec les McDo (The Founder), que M. Night Shyamalan lancera Split, son nouveau thriller, que l’ONF nous fera découvrir le combat de femmes kurdes avec Gulîstan et que deux films de « monstres » fort différents prendront l’affiche (Monster Trucks et A Monster Calls), 10 autres longs métrages fort appétissants, dont plusieurs sont des portraits de femmes, se disputeront les faveurs des cinéphiles.

silencecover

Liam Neeson dans Silence de Martin Scorsese

Silence : Le nouveau cru de Martin Scorsese est plus qu’attendu. Campée dans le Japon du XVIIe siècle, cette aventure mystique de plus de 2 h 30 met en vedette Liam Neeson, Andrew Garfield et Adam Driver dans une quête qui, dans sa mise en images, n’est pas sans rappeler le très beau Mission de Roland Joffé. Date prévue de sortie en salle le 13 janvier.

Hidden Figures (Les Figures de l’ombre) : Cette œuvre à saveur biographique relate avec une certaine bonhomie l’histoire véridique et surtout méconnue de scientifiques afro-américaines ayant joué un rôle primordial pour la NASA dans les années 60 lors de la mise en orbite de la capsule qui avait à son bord le défunt John Glenn. Date prévue de sortie en salle le 6 janvier.

Patriots Day (Le Jour des patriotes) : Mettant en vedette Mark Wahlberg et Kevin Bacon, ce suspense revient sur l’attentat à la bombe survenu lors du marathon de Boston en 2013 et sur la chasse à l’homme qui s’en est suivie. Au menu, action et émotion. Date prévue de sortie en salle le 13 janvier.

Le Client : Aménageant dans un nouveau logement, un couple voit son quotidien perturbé par le client d’une prostituée qui habitait les lieux auparavant. Mis en scène par le cinéaste iranien Asghar Farhadi, à qui l’on doit Une séparation, Le Client propose une autre histoire tordue qui porte à nelly_300x445réflexion. Date prévue de sortie en salle le 20 janvier. (Date repoussée au 3 février)

Nelly : Avec Mes nuits feront écho et Maudite poutine, Nelly est l’un des trois films québécois de janvier 2017. Tourné par Anne Émond et librement inspiré de la vie de l’auteure Nelly Arcan, emblème de l’autofiction au Québec durant les années 2000, Nelly le film repose sur les épaules de Mylène Mackay, qui prend les traits de cette écrivaine écorchée vive, au passé et aux amours troubles. La bande-annonce est des plus prometteuses. Date prévue de sortie en salle le 20 janvier.

Neruda : Pablo Larraín est un cinéaste chilien de grand talent. Ce mois-ci, il nous présente ses deux nouvelles réalisations, deux œuvres biographiques, dont celle-ci portant sur le célèbre poète, traqué en 1948 par un inspecteur (Gael García Bernal) engagé par le  gouvernement, qu’il a osé critiquer. Date prévue de sortie en salle le 20 janvier.

Jackie : Cet autre film de Pablo Larraín s’attarde aux jours suivant le décès de John F. Kennedy tels que vécus par sa femme, Jacqueline Bouvier. La performance de Natalie Portman dans le rôle principal a été saluée partout jusqu’à maintenant. Un portrait intime qu’il nous tarde de voir. Date jackie_2016_filmprévue de sortie en salle le 20 janvier.

Julieta : On attendait avec impatience la plus récente offrande de Pedro Almodóvar après l’échec de sa comédie Les Amants passagers. Avec Julieta, l’orgueil du cinéma hispanique revient à ses anciennes amours avec une histoire touchante plongeant dans deux époques marquantes de la vie d’une mère qui n’a pas revu sa fille depuis des années. Date prévue de sortie en salle le 27 janvier.

Toni Erdmann : Voici un OVNI allemand qui a séduit la presse internationale à Cannes l’an passé. Cette comédie absurde sur le bonheur semble étrange au plus haut point. Pourtant, de façon unanime, on a souligné la belle irrévérence du personnage principal qui tente désespérément, en prenant les traits d’un personnage loufoque, d’humaniser sa fille devenue une carriériste rigide et froide. Date prévue de sortie en salle le 27 janvier. (Date repoussée au 10 février)

La Tortue rouge : Voilà un dessin animé comme il s’en fait rarement. Coproduit par le studio japonais Ghibli, la France et la Belgique, cette animation ne comporte aucun dialogue, ne présente que quelques personnages et animaux isolés sur une île du Pacifique et prône subtilement un humanisme profond. S’adressant à tous malgré son format particulier, La Tortue rouge mérite le coup d’œil  Date prévue de sortie en salle le 27 janvier.