Pas de cadeau pour le privé

harry_portrait_dun_detective_prive-maxime_desruisseaux

Nick Theodorakis, l’interprète d’Harry

Réalisé sans financement, doté d’une signature filmique forte, Harry : portrait d’un détective privé prend l’affiche au Clap, le cinéma de la pyramide, jouant pour une rare fois le rôle du diffuseur et du distributeur de cette première réalisation de Maxime Desruisseaux, cinéaste de Limoilou.

photo_maxime_desruisseaux_01

Maxime Desruisseaux, réalisateur

Harry, c’est un documenteur, une fiction concoctée sous la forme d’un faux documentaire. On assiste donc au tournage d’un film sur la vie d’un détective privé de Charlesbourg, un homme à la personnalité colorée, un être charismatique plutôt imprévisible et aux méthodes d’enquête plutôt « limites ». Maxime Desruisseaux décrit son personnage central comme « un détective hyper-sensible, père de famille marginal, parfois un peu colon et souvent très m’as-tu vu ». Sa présence donne le ton au film, ancré dans le polar noir un peu foutraque.

Faute de moyens et en vertu d’une logistique plutôt artisanale, le  tournage s’est échelonné sur trois ans, de mars 2013 jusqu’à la toute fin de 2015. Les scènes ont été captées à Québec, en Gaspésie et au Nouveau-Brunswick ainsi qu’en Grèce, chose ambitieuse pour une production finalisée sans subvention, misant sur la dévotion de chacun des membres de l’équipe dont les seuls frais consistaient, selon le harry_portrait_d_un_detective__affréalisateur, en l’achat de nourriture, de bières et d’essence. Au final, on se retrouve devant un premier film qui tient la route grâce à sa facture originale et amusante, bien qu’elle s’inspire sans cachette du mythique film belge C’est arrivé près de chez vous. Le long métrage rend aussi hommage à L’Acadie, l’Acadie en offrant un nouveau rôle à Michel Blanchard que l’on avait vu dans ce documentaire réalisé en 1971 par Pierre Perrault et Michel Brault.

Harry : portrait d’un détective privé a été présenté plus tôt cet automne au Festival de cinéma de la ville de Québec et aussi au festival Les Percéides de Percé, là où il a reçu le prix Météore Gaspésie Les-Îles. L’équipe l’a aussi présenté récemment à Cognac, en France, de relater le cinéaste. « Les gens ont adoré leur expérience même si le film passait tôt un dimanche matin. Le plus drôle, c’est que les spectateurs se demandaient si c’était une fiction ou non, ils ne savaient pas trop comment le prendre. Ça prouvait que l’ensemble fonctionnait, la performance à Nick les a beaucoup impressionnés », d’ajouter Maxime Desruisseaux qui, un peu comme Stanley Kubrick, aimerait au fil de ses futurs projets toucher à plusieurs genres cinématographiques, un parcours de réalisateur qui l’inspire dans lequel il voit le plus beau des défis.