Le métier d’acteur vu par Kassovitz

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Mathieu Kassovitz s’est fait connaître comme réalisateur avec son deuxième film, La Haine, qui avait eu un immense succès en 1995. Comme comédien, il a rapidement acquis une belle notoriété grâce à ses rôles dans les films de Jacques Audiard (notamment Un héros très discret), et dans Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain. L’acteur-cinéaste s’est aussi démarqué depuis ses débuts pour sa grande franchise lors d’entrevues médiatiques et ses nombreuses déclarations à l’emporte-pièce sur le cinéma français ou encore sur les attentats du 11 septembre. Récemment, il donnait une série d’entrevues pour la presse en France liées à la sortie de deux films dont il est la tête d’affiche : Un illustre inconnu de Matthieu Delaporte et Vie sauvage de Cédric Kahn.

Ainsi, pour le magazine Télérama, Mathieu Kassovitz a sévi à nouveau, discutant du 7e art et de la pratique de son métier devant ou derrière la caméra avec une franchise déstabilisante, déversant ses coups de gueule avec passion et émotion. Dans l’entretien, il relate ses démêlés avec les producteurs américains à la suite de la sortie catastrophique de Babylon AD, ses divergences d’opinion avec quelques réalisateurs français, son aversion pour le travail de Carax et celui de Tarantino, son admiration pour Jackie Chan et Spielberg et avouant, au final,  emmerder bien des gens de l’industrie cinématographique.

À travers le lot d’opinions tranchées mais éclairantes émis par l’artiste, il faut noter sa vision du métier d’acteur et de sa pratique. « À mes yeux, acteur n’est pas un métier, juste un hobby… Pour moi, si vous avez une gueule, de la présence, si vous savez votre texte et ne vous prenez pas au sérieux, vous êtes un bon comédien », d’affirmer Kassovitz qui ajoute qu’être acteur, c’est être un peu la marionnette du mathieu-kassovitz-20040429-1493réalisateur.  « Je l’ai fait. Avec Audiard et Jeunet. Ces mecs-là, ils font 50 prises. Et je suis toujours d’accord. J’obéis et j’attends. D’ailleurs, un acteur de cinéma, ça travaille deux heures par jour. Le reste du temps, il attend. Il glande… », d’ajouter celui qui s’était aussi démarqué dans le rôle d’un jeune prêtre dans Amen de Costa-Gavras.

Sujet sensible s’il en est un, la façon dont s’exerce le métier d’acteur ne fait jamais l’unanimité chez les comédiens. Certains, comme Jean-Pierre Bacri, n’embarque que dans des projets dont ils appuient la démarche morale ou artistique. D’autres, comme le défunt Michel Serrault, se voyant davantage comme des exécutants tels des plombiers qui ne se soucient pas du client ou du lieu de travail, s’arrangent pour faire leur boulot (jouer) avec beaucoup de sérieux et de rigueur. Kassovitz rejoindra davantage cette dernière vision du métier. Cependant, à la lumière de son parcours et de ses récentes déclarations, il s’inscrit davantage dans la vision de Bacri lorsqu’il passe derrière la caméra, rôle qui semble lui tenir de moins en moins à cœur sauf pour un projet bien spécial, soit l’éventuelle suite de La Haine. Un dossier à suivre.

Voici le lien pour lire dans son intégralité l’entrevue donnée par Mathieu Kassovitz à Télérama.

http://bit.ly/1595fEA