De la Sibérie au Canada

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Avec Terre des ours, Guillaume Vincent signe son premier long métrage à titre de réalisateur. Après avoir scénarisé La Citadelle assiégée (2006), film de Philippe Calderon portant sur les fourmis et les termites, Vincent, signe avec Terre des ours un documentaire d’une grande splendeur portant sur la vie de ces gros mammifères vivant dans la région du Kamtchatka, en Russie.

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Guillaume Vincent sur le tournage de Terre des ours

Rencontré à Paris à l’occasion de la promotion de Terre des ours auprès des journalistes étrangers, le documentariste animalier affirmait avoir voulu faire un « film de cinéma » sur la nature, sans code de fiction, mais où on aurait l’impression que tout est vrai. « Faire vrai, c’était le défi du film. Et il fallait bien sûr trouver le personnage animal au cœur du projet. Au fil des conversations d’équipe, l’ours a émergé rapidement avec son côté brut et violent, mais également simplet et grosse boule de poil. Vous savez, c’est un moteur de cinéma en lui-même l’ours », de résumer le cinéaste. Et il n’y avait pas de meilleur endroit que le Kamchatka, à l’extrémité orientale de la Russie, en Sibérie, pour y filmer ces bêtes qui, au nombre de 20 000, résident dans cette  réserve volcanique paradisiaque depuis toujours.

Le tournage en milieu sauvage, conçu avec la technique 3D relief, n’a évidemment pas été une partie de plaisir. « On a dit oui sans vraiment réaliser le travail et les contraintes que ça imposait. Mais au bout du compte, la 3D amenait un réalisme qui nous a totalement convaincus. On travaillait en lumière naturelle, dans des conditions difficiles, au gré des saisons. Pour une telle aventure, il fallait bâtir une équipe de tournage qui savait dans quoi elle s’embarquait. Le critère humain était très important dans le choix de chacun des membres de l’équipe », de préciser Vincent au sujet de la production appelée à capter des images sur terre, sur mer et dans les airs. Puis, revenant aux ours qu’il a filmés avec émerveillement durant plusieurs mois, il ajoute : « Ce qui m’a touché, c’est leur solitude. Les jeunes ours, dès qu’ils quittent leur mère, ils sont seuls doivent faire face à un monde très rude. C’est ce qui m’a le plus surpris et ému ».

Fan du cinéma de Kurosawa et de Terrence Malick, Guillaume Vincent ne se voit pas pour autant réaliser une fiction à court terme puisque même s’il s’intéresse à l’humain, il est retenu actuellement par un autre projet documentaire ayant pour titre Les Géants. Le tournage de cette coproduction avec le Canada l’a d’ailleurs amené dans nos eaux récemment puisqu’il devait capter de nombreuses images de nos mammifères marins. Les Géants devrait se retrouver d’ici un an dans les différentes salles IMAX d’Amérique du Nord.

Alors que le Festival de cinéma pour enfants de Québec se déroule présentement et offrant une pléthore de films familiaux séduisants comme Minuscule : la vallée des fourmis perdues ou L’Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, il serait dommage de passer à côté de Terre des ours, un documentaire fascinant sur un animal qu’on connaît mal même s’il nous semble depuis toujours  très familier.

Les frais de ce voyage ont été payés par UniFrance.