Les 10 films d’août 2021

Gros gros mois d’août en perspective. On verra arriver en salles Suicide Squad 2, la comédie québécoise Maria avec Mariana Mazza et le film d’animation tiré de la série télé pour enfants La Pat’ Patrouille. Aussi, le surprenant documentaire sur des prêtres ouvriers de Pointe-Saint-Charles, Les Fils, les films d’horreur Candyman et Don’t Breathe 2, le drame fantastique Reminiscence avec Hugh Jackman, l’histoire véridique d’un étalon de course intitulée Dream Horse avec Toni Collette et peut-être Flag Day de et avec Sean Penn. Ouf! Hormis tous ces titres, voici mes dix choix personnels en ce mois des lions.

1- OSS 117 : Bons baisers d’Afrique : Jean Dujardin enfile pour une troisième fois le costard de l’agent secret Hubert Bonisseur de La Bath dans une version réalisée cette fois-ci par l’humoriste Nicolas Bedos. Pierre Niney donnera la réplique à Dujardin en tant que OSS 1001 dans cette comédie aussi absurde qu’exotique. N.B. le titre en France est Alerte rouge en Afrique noire.

2- Free Guy (L’Homme libre) : Employé dans une banque, Guy, joué par Ryan Reynolds, découvre qu’il est en réalité un personnage de jeu vidéo. Cette comédie fantastique et estivale semble tout à fait prometteuse.

3- Respect : Avant son décès, la chanteuse Aretha Franklin a elle-même choisi Jennifer Hudson pour l’incarner dans ce drame musical biographique relatant son parcours incroyable à titre de reine de la soul music et du rhythm & blues.

4- Pleasure (Jessica) : Ce film nous propose d’entrer dans les coulisses du milieu de la porno par l’entremise d’une jeune Suédoise qui veut y faire carrière. Depuis sa présentation à Sundance, on ne dit que du bien de ce drame où, dans le rôle principal, la jeune actrice Sofia Kappel serait renversante.

5- Demonic : Neill Blomkamp, réalisateur du formidable District 9, récidive dans l’horreur surnaturel avec ce film présenté en grande première à la dernière Berlinale. La bande-annonce est à glacer le sang.

6- Live Story, chronique d’un couple : Film québécois qui pourrait devenir la surprise de l’été. Le drame se penche sur le père d’un jeune garçon, récemment séparé, qui vit sa crise de la quarantaine en tombant follement amoureux d’une femme qu’il avait perdu de vue, et ce, à travers les dédales de sa dépendance aux réseaux sociaux. Sébastien Ricard et Marilyn Bastien y sont en vedette.

7- Annette : Le nouveau et fort attendu long métrage de Léos Carax (Les Amants du Pont-Neuf) a récemment ouvert le Festival de Cannes. Marion Cotillard et Adam Driver sont les vedettes de ce drame mis en musique par le groupe Sparks.

8-Le Club Vinland : Le film a été retiré des salles trop rapidement à cause de la pandémie. Voilà qu’il reprend heureusement l’affiche. Assurément l’un des meilleurs films québécois de l’année.

9- Nine Days : Peu de choses transpirent de ce drame d’Edson Oda avec Bill Skarsgard (It) sinon que cette fable filmique tourne autour d’un homme dont la mission est d’assurer la gestion du processus de sélection des âmes appelées à s’incarner dans le corps des hommes sur Terre. On est très curieux.

10- Cinquième set : Les fans de tennis doivent voir ce drame sportif où un joueur trentenaire de bas du classement atteint de façon inattendue la finale d’un grand tournoi. Alex Lutz incarne à merveille cet athlète orgueilleux pris dans une relation toxique avec sa génitrice (jouée par Kristin Scott Thomas), inspirée par celle d’Andy Murray avec sa mère.

« Imperfectionnez-moi! »

Voilà un an, Le Guide de la famille parfaite devait prendre l’affiche. Pandémie oblige, c’est douze mois plus tard que le film réalisé par Ricardo Trogi et coscénarisé par Louis Morissette, François Avard et Jean-François Léger arrive enfin dans les salles québécoises et bientôt à l’international, résultat d’une entente de distribution mondiale avec Netflix.

Le long métrage, qui fait alterner les scènes dramatiques et comiques, explore l’anxiété de performance dans la société d’aujourd’hui en se faufilant dans le quotidien d’une famille recomposée. Louis Morissette joue le père d’une adolescente (Émilie Bierre) dont il exige autant la perfection artistique et sportive que scolaire. Ce papa poule a également un jeune garçon, Mathis (Xavier Lebel), qu’il a eu avec Marie-Soleil (Catherine Chabot), une femme qui désire plaire à tous avec un souci obsessionnel de perfection.

Originaire de Québec, Catherine Chabot a été vue au cinéma dans la comédie Menteur et à la télé dans la série Léo. Participant à la promo entourant la sortie du long métrage, elle a bien voulu nous dépeindre son personnage et les ambitions de ce film qui se penche sur un phénomène social fort actuel, l’anxiété de performance.

Catherine Chabot

Le Clap : Bonjour Catherine! Vous jouez Marie-Soleil…

Catherine Chabot : Bonjour Pierre. Avant, il faut que je vous dise, je viens de Québec et une chance qu’il y avait Le Clap. Ça a tellement été un lieu important pour moi, Le Clap m’a permis de voir des films d’un peu partout dans le monde.

Le Clap : (Rire) Bien. Voilà, c’est dit. Catherine, votre personnage dans le film en a beaucoup sur les épaules. Elle veut être parfaite comme mère, comme belle-mère et comme épouse. Même si l’histoire tourne à la base sur la relation difficile entre le père et sa fille, la description de l’anxiété de performance colle tout à fait à ce que vit votre personnage tout au long du film, non?

CC : Absolument. Quand j’ai eu le rôle, Louis et moi avons beaucoup discuté des instamoms. J’en ai suivi sur Instagram de ces mères parfaites, un peu artificielles, qui mettent leurs vies entières sur les réseaux sociaux. Marie-Soleil se met beaucoup de pression pour réussir son couple, être belle, fière de sa famille, réussir l’éducation de son fils, tout est là pour qu’elle craque éventuellement. Son problème d’anxiété se révèle par son désir d’élever son fils parfaitement et son obsession de performer aux yeux de tous dans la vie réelle et sur les réseaux sociaux. Elle a perdu sa boussole intérieure en voulant faire plaisir à tout le monde, en voulant être l’épouse parfaite et la mère idéale. Avec cette histoire, ces personnages, Louis Morissette nous tend un miroir et je crois sincèrement que beaucoup de famille vont se reconnaître là-dedans.

Émilie Bierre

Le Clap : Les deux enfants sont joués par le jeune Xavier Lebel et l’extraordinaire Émilie Bierre. Leurs rôles sont très importants, car c’est sur eux que se projettent les ambitions des parents. Émilie, vue dans Les Beaux Malaises, Une colonie et Les Nôtres, est à nouveau incroyable. Dans le cas de Xavier, il est haïssable pour mourir dans son rôle d’enfant roi totalement désagréable.

CC : Xavier est dans la famille de Louis, donc ça a été très facile durant le tournage de jouer avec lui. On a beaucoup ri lors de ses scènes. Il est brillant et très coquin. Émilie, elle, a une très grande sensibilité. Sur un plateau, elle traîne sa guitare. C’est une artiste à part entière. Son jeu dans chaque scène nous a jetés à terre. Elle a une grande intelligence émotive et dans le film, sa performance est percutante. Elle va faire pleurer tout le monde.

Le Clap : La promotion du Guide de la famille parfaite vous occupe beaucoup présentement mais sinon, à quoi ressemblera votre été?

CC : Je suis tellement heureuse que le film prenne enfin l’affiche après le report d’un an. Mon mariage aussi a été reporté, mais on a fait un bébé entre-temps, une petite fille qui a cinq mois et qui nous tient assez occupés merci cet été. Sinon, mon deuxième bébé, c’est mon prochain film. Dans les prochains jours, je me lance dans le tournage de la comédie Lignes de fuite que j’ai coscénarisée avec Émile Gaudreault et que je coréalise avec Miryam Bouchard.

Le Clap : En conclusion, quand on ira voir au cinéma Le Guide de la famille parfaite, que devra-on en retenir?

CC: Ce que le film nous dit, c’est que rien n’est plus intéressant que quelqu’un d’imparfait. Soyons imparfait et laissons-nous la possibilité de faire des erreurs dans la vie!

Le Guide de la famille parfaite, en salles dès le 14 juillet.