Les dix films à voir en juillet 2021

Louis Morissette et Catherine Chabot dans Le Guide de la famille parfaite.

Juillet sera le mois où le cinéma américain refera son apparition en salle et où notre attention sur les films à venir pour le reste de l’année sera en partie basée sur les échos que nous aurons du Festival de Cannes qui se déroula exceptionnellement du 6 au 17 juillet. Les divertissements familiaux seront nombreux à prendre l’affiche ce mois-ci. Notons Jungle Cruise, Space Jam 2: A New Legacy, Poly, Hotel Transylvania 4: Transformania, et The Boss Baby 2: Family Business. Plusieurs films de genre seront aussi offerts comme Escape Room 2: Tournament of Champions, The Forever Purge 5, Saint-Narcisse de Bruce LaBruce, le long métrage d’animation Josep ainsi que des productions internationales comme Il était une fois dans l’Est (Russie) et Les Z-Héros (Argentine). Voici en bref les dix films à voir ce mois-ci.

Ajout : KAAMELOTT – PREMIER VOLET : Le film sortira le 23 juillet au Québec, le distributeur MK2 | MILE END vient d’en faire l’acquisition dans le but de le sortir en salle ici. Excellente nouvelles pour les fans de la série française.

1- Le Guide de la famille parfaite : Après Le Mirage, Ricardo Trogi et Louis Morissette refont équipe pour nous offrir une comédie dramatique autour des attentes parfois trop élevées des parents envers leurs enfants. Catherine Chabot et Émilie Bierre sont aussi au générique.

2- Beans : Tracey Deer accouche d’un très beau film dont l’action se situe pendant la crise d’Oka en 1990. Beans, c’est une jeune Mohawk qui désire être acceptée des autres adolescents de la réserve. Autour d’elle, sa jeune soeur, un père engagé et une mère enceinte qui veut l’inscrire dans une école privée pendant que la tension monte entre les Autochtones et la SQ.

3- Stillwater : Dans ce film d’action, Matt Damon joue un foreur de pétrole américain qui se retrouve à Marseille pour libérer sa fille accusée à tort de meurtre.

4- The Green Knight (Le Chevalier vert) : Drame fantaisiste dans lequel Dev Patel plonge dans l’univers médiéval et revisité des chevaliers de la Table ronde et du roi Arthur.

The Green Knight avec Dev Patel.

5- Sam : Yan England dirige Antoine Olivier Pilon dans ce suspense sportif relatant le drame que vit un jeune nageur d’élite. Stéphane Rousseau donne la réplique au jeune et talentueux comédien.

6- Black Widow : Le blockbuster du mois met en vedette Scarlett Johansson à nouveau dans le rôle de l’héroïne de l’univers Marvel, personnage vu à plusieurs reprises chez les Avengers.

7- Snake Eyes: G.I. Joe Origins (Snake Eyes) : Le film d’action et de combats de l’été se déroulant au pays des ninjas. Henry Golding, vu notamment dans Crazy Rich Asians, joue le Snake Eyes en question dans ce troisième long métrage tiré de l’univers des figurines G.I. Joe.

8- Mandibules : La comédie la plus absurde de l’année. Quentin Dupieux nous plonge dans le quotidien de deux ratés sympathiques qui adoptent une mouche géante et s’entêtent à vouloir la domestiquer. Adèle Exarchopoulos, en survivante d’une commotion, est ici admirablement comique.

9- Seize printemps : Suzanne Lindon (fille de Vincent Lindon et de Sandrine Kiberlain) réalise ce film léger comme une brise d’été et centré sur une adolescente (qu’elle incarne avec naturel) qui tombera amoureuse d’un jeune comédien. Avec une touche de poésie, le film rappelle l’esprit de L’Effrontée ou de La Petite Voleuse avec Charlotte Gainsbourg.

10- Old : Adapté d’une formidable BD (Château de sable), ce film fantastique met en vedette Gael García Bernal et nous raconte comment un groupe de plagistes se retrouve piégé au bord de la mer, eux qui l’instant d’une journée se verront vieillir prématurément au gré des heures qui passent. M. Night Shyamalan réalise le tout.

Les films québécois à venir en 2021

Sylvain Marcel et Valérie Lemercier dans Aline.

La pandémie n’a qu’à peine réduit le nombre de tournages au Québec. Les films ont continué de se produire, mais dans des conditions plus difficiles compte tenu des normes sanitaires en vigueur sur les plateaux de tournage. De nombreux titres s’apprêtent à prendre l’affiche dans les 6 prochains mois, des longs métrages récemment tournés ou encore dont les sorties en salle furent reportées à cause des fermetures des cinémas de la province. Voici un survol rapide des films de fiction québécois qui prendront l’affiche d’ici la fin de l’année avec des dates prévisionnelles qui sont évidemment sujettes à changement.

Juillet : Ricardo Trogi nous offrira la comédie dramatique Le Guide de la famille parfaite avec Louis Morissette et Émilie Bierre. Nous pourrons aussi voir le film de genre Saint-Narcisse de Bruce LaBruce, le suspense sportif Sam réalisé par Yan England avec Antoine Olivier Pilon et le fort touchant Beans de Tracey Deer qui revient sur la crise d’Oka de 1990 à travers les yeux d’une adolescente.

Août : Au menu, la comédie La Face cachée du baklava, l’adaptation de la pièce Babysitter réalisée par Monia Chokri, le drame animalier tourné en Mauricie Le Loup et le lion, le drame Live Story avec Sébastien Ricard, la comédie Maria coscénarisée par Mariana Mazza et qui y tient le premier rôle, le film de zombies Brain Freeze avec Roy Dupuis, et le retour en salle du Club Vinland, avec Sébastien Ricard.

Septembre : En salle débarqueront le drame fantastique La Contemplation du mystère, Bootlegger de Caroline Monnet qui se déroule dans une réserve dans le Nord, Le Meilleur Pays du monde réalisé par Ky Nam Le Duc, la nouvelle version très attendue de Maria Chapdelaine concoctée par Sébastien Pilote, Les Oiseaux ivres d’Ivan Grbovic avec Claude Legault qui s’attarde au sort des travailleurs étrangers au Québec et pourraient Tu te souviendras de moi avec Rémy Girard, Il n’y a pas de faux métier d’Olivier Godin, Yankee de Stéphan Beaudoin, Archipel le nouveau film d’animation de Félix Dufour-Lapperrière, les coproductions A Brixton Tale, Memory Box et Best Sellers, sans oublier la comédie française Trois fois rien de Nadège Loiseau avec Antoine Bertrand.

Octobre, novembre et décembre : Au dernier trimestre, nous irons voir le nouveau Luc Picard intitulé Confessions, La Révision avec Patrice Robitaille qui sera aussi au générique de la comédie réalisée par Ken Scott Au revoir le bonheur, L’Arracheuse de temps de Fred Pellerin mis en images par Francis Leclerc, la très attendue coproduction Aline, inspirée de la vie de Céline Dion de et avec Valérie Lemercier et, aussi coproduit, The Power of the Dog réalisé par la grande Jane Campion.

Pour 2022, la liste est aussi longue avec Je suis Arlette de Mariloup Wolfe, l’adaptation du livre de Romain Gary Chien blanc par Anaïs Barbeau-Lavalette, La Bataille de Farador tourné à Québec par Édouard A. Tremblay, Au nord d’Albany de Marianne Farley, Motherhood de Meryam Joobeur, Testament de Denys Arcand, l’adaptation du roman Le Plongeur par Francis Leclerc, l’adaptation de la pièce Lignes de fuite par Miryam Bouchard et Les Jours heureux de Chloé Robichaud. Notons que plus de 80 autres projets de films de fiction québécois ont présentement obtenu du financement (scénarisation/production) des gouvernements fédéral et/ou provincial. Une quarantaine de fictions locales prennent l’affiche au cinéma annuellement au Québec.

Farador, la suite

La Bataille de Farador est un court métrage humoristique de treize minutes, devenu rapidement culte auprès d’une clientèle avide d’oeuvres marginales et un peu nichées sortant du champ gauche. Depuis son lancement, en 2005, ce court a été vu par plus de deux millions de personnes dans le monde grâce à son apparition sur plusieurs plateformes (dont YouTube). Réalisé à l’époque en trois jours dans le cadre du Kino Kabaret de Vitesse Lumière, défunt festival de cinéma de la ville de Québec dédié au cinéma fantastique, Farador a depuis voyagé autour du monde en étant programmé dans plusieurs festivals internationaux. Farador a même raflé plusieurs prix pour son humour, notamment à Juste pour rire en 2005 et au Grand Rire Bleu en 2006, profitant ensuite d’une sortie DVD sur la compilation Tom et ses chums.

Tournage à Sainte-Foy de La Bataille de Farador. Crédit photo Raphaël B. Lévesque

Le réalisateur de Québec, Édouard A. Tremblay, est à l’origine du court métrage et se retrouve aussi aux commandes de la version longue dont le tournage se déroule ce printemps, principalement à Québec. « Principalement » car la production, dotée d’un budget de 2,5 millions de dollars, a comme partenaire financier la Belgique. On prévoit donc envoyer bientôt une partie de l’équipe au plat pays pour y terminer le tournage du film.

La Bataille de Farador met en scène à l’origine quatre amis réunis autour du jeu Donjons et dragons. Le long métrage qui en découle reprend le même univers là où se terminait l’histoire, ou à peu près, voilà plus de quinze ans. Nous retrouverons donc les mêmes personnages dans leur quotidien mais aussi, inévitablement et pour notre plus grand bonheur, dans des scènes tirées de l’imaginaire relié au célèbre jeu de rôles.

Si dans le film, Édouard A. Tremblay se donnait le premier rôle, celui de Tom, ici, il se contente d’être aux commandes comme réalisateur, aidé du directeur photo François Gamache. Des acteurs professionnels, dont Éric K. Boulianne qui joue Charles, le maître de jeu (aussi coscénariste, au même titre que Tremblay et Daniel Boulanger, ex-membres de Phylactère Cola), reprennent les rôles principaux accompagnés notamment par Catherine Brunet (qui interprète Kim, la soeur de Charles). Rappelons que le court métrage faisait au départ partie d’une série de courts films conçus autour des aventures de Tom et de ses amis dans le centre-ville de Québec.

De gauche à droite : Erik K. Boulianne, Edouard A. Tremblay, Catherine Brunet

Bref, l’histoire du long métrage sera maintenant centrée sur Charles qui ne vit que pour mettre en scène le jeu de rôles avec ses colocs Guillaume et Louis. Quand sa soeur revient d’Europe, il sera confronté à sa triste réalité en se demandant ce qu’il veut faire de sa vie? Ce combat intérieur prendra aussi forme dans son imaginaire fantaisiste. D’ailleurs, une scène épique de guerre médiévale a été tournée dans le secteur de Valcartier pour l’occasion et devrait s’avérer, comme pour le court métrage, l’un des moments forts du film.

La boîte de production de Québec Parallaxes est le producteur principal de Farador alors que la Belgique, elle, contribue à plus du tiers du budget du film. L’Ontario pourrait aussi se joindre au montage financier qui, présentement, permet près de 25 jours de tournage. L’argent amassé a notamment permis à l’équipe de tourner plusieurs scènes dans un bungalow de Sainte-Foy, transformé en maison de geek médiéval par la directrice artistique Paskale Jobin, elle qui a tapissé chaque pièce de la demeure aux allures vintage de figurines et d’armes tout droit sorties du Moyen Âge.

Crédit photo : Raphaël B. Lévesque

TVA Films distribuera en salle La Bataille de Farador qui devrait prendre l’affiche vers la fin de l’année 2022. En attendant, vous pouvez découvrir ou revoir avec plaisir le court métrage original.

Un conte qui a du pif

Pinocchio de Matteo Garrone.

Une nouvelle version des Aventures de Pinocchio arrive en salle ce mois-ci. C’est Matteo Garrone, réalisateur italien émérite de Gomorra et Dogman qui s’est attelé à adapter de nouveau le conte écrit par Carlo Collodi en 1881.

La sortie à l’échelle mondiale de son film a été chaotique et s’est échelonnée sur plus d’un an et demi (dans les cinémas italiens puis à la Berlinale en primeur hors compétition). La pandémie a causé bien des soucis à sa distribution, tellement qu’Amazon Prime l’a même offert en ligne au printemps 2020 avant que le long métrage ne retrouve le chemin des salles ces derniers mois. La sortie de cette xième version du conte bâti autour de cette marionnette en bois qui devient un enfant nous permet de revenir rapidement sur les différentes adaptations réalisées au fil des ans comme sur celles à venir.

Après un film muet italien lancé en 1911, c’est Walt Disney qui est le premier à produire, avec succès en 1940, une version grand public du conte en dessins animés. Ce deuxième long métrage des studios Disney, après Blanche-Neige, deviendra un grand classique du cinéma d’animation. Notons par la suite la diffusion télévisuelle de l’inoubliable et baroque version de Luigi Comencini, une minisérie qui fut traduite et mise à l’horaire de la télé québécoise au milieu des années 70. Puis, en 1977, de ce côté-ci de l’Atlantique, c’est l’ONF et John Weldon qui s’y collent en nous offrant Spinnolio, un court métrage parodique autour du personnage de Pinocchio dont le nez, faut-il le rappeler, s’allonge à chaque mensonge.

En 1996, Martin Landau et Geneviève Bujold sont en vedette dans une coproduction bancale, réalisée au coût de 25 millions de dollars par Steve Barron, un film tout simplement intitulé Les Aventures de Pinocchio. Puis en 2002, c’est Roberto Benigni, fort du succès de La Vie est belle, qui décide lui aussi de proposer son point de vue sur l’oeuvre de Collodi. L’acteur et réalisateur y jouera sans conviction le pantin, avec comme résultat un bide monumental, à la fois critique et public. Deux ans plus tard, retour au film d’animation avec la coproduction canadienne Pinocchio 3000 de Daniel Robichaud qui voit le célèbre pantin parachuté dans un univers futuriste sous la forme d’un robot. Sans être la vedette principale, le personnage de Pinocchio fera son apparition dans plusieurs autres longs métrages d’animation, notamment dans les films Shrek.

Puis en 2020, marqué dans son enfance par ce conte intemporel, le cinéaste italien Matteo Garrone nous offre son Pinocchio pour lequel il a engagé Roberto Benigni pour jouer Geppetto. Soulignons que quelques années plus tôt, Garrone s’était fait les dents avec son drame fantaisiste Tale of Tales qui explorait l’univers des fées et des ogres en mettant en scène Vincent Cassel et Salma Hayek dans un univers visuel aussi singulier que coloré.

Enfin, en 2022, deux projets sont aussi sur les rails. De un, Disney entend lancer sa version en prises de vues réelles dans laquelle on retrouvera Tom Hanks en Geppetto et Benjamin Ainsworth (vu dans la série The Haunting of Bly Manor) dans celui de Pinocchio. Robert Zemeckis réalise le tout pour 150 millions. Et de deux, Guillermo Del Toro travaille sur un Pinocchio musical tourné en image par image (stop motion) pour la plateforme Netflix. À suivre!

Pinocchio de Matteo Garrone arrive en salle au Québec dès le 11 juin.