Bons baisers d’août 2016 en 10 films

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Sprint final avant la rentrée fort attendue de l’automne, août est un peu le mal-aimé de l’été. On ne semble jamais vraiment savoir comment organiser stratégiquement les sorties de films durant cette période. Pourtant, il s’agit d’un mois qui a toujours porté chance notamment aux longs métrages de Ricardo Trogi, pour n’en nommer qu’un. Donc, soyons positif et allons-y avec les 10 titres les plus intéressants à voir durant ce mois qui sera marqué entre autres par la sortie de la nouvelle version de Ben-Hur (attention nanan!) et par celles de nombreux films pour enfants.

Suicide Squad (L’Escadron suicide) : Film qui précède le très attendu Justice League de DC, Suicide Squad regroupe une pléthore de super-vilains qui nous ont habitués au pire par le passé et maintenant chargés d’une mission commune, celle de sauver l’humanité. Réalisé par David Ayer (End of Watch), Suicide Squad semble porté par une folie aussi sombre qu’éclatée et dans laquelle on a bien hâte de retrouver le Joker, incarné ici par un Jared Leto assez exubérant merci. Date prévue de sortie en salle : le 5 août.

Mon ami Dino : L’ovni québécois de l’été, ce 3e long métrage signé Jimmy Larouche, tourné avec un budget dérisoire, s’aventure dans la zone étrange du documenteur. On navigue durant tumblr_inline_o7qj69Ro2P1qepr2p_500prêt de 90 minutes dans l’univers du comédien Dino Tavarone en compagnie de sa famille, de ses amis, de ses souvenirs et d’une descente aux enfers inopinée. Mon ami Dino est un exercice de style fort original, centré sur un acteur attachant au possible. Un essai filmique auquel on adhère ou non. Date prévue de sortie en salle : le 5 août.

Pete’s Dragon (Peter et Elliott le dragon) : Remake grandeur nature d’un dessin animé de 1977, Pete’s Dragon n’est pas une relecture de Tarzan, même si cette histoire tourne autour d’un enfant sauvage de 10 ans ayant grandi dans la forêt et affirmant avoir comme meilleur ami un immense dragon nommé Elliott. Brice Dallas Howard et Robert Redford se prêtent au jeu de cette odyssée qui profite du soudain regain de popularité des dragons. Date prévue de sortie en salle : le 12 août.

Blood Father  (Père de sang) : Voici le film qui, selon la rumeur, signerait le grand retour au cinéma de Mel Gibson, qui s’était fait rare au grand écran depuis 10 ans. Réalisé par Jean-François Richet, l’homme derrière le doublé Mesrine, Blood Father relate le combat d’un escroc sortant de prison, chargé de défendre sa fille menacée de mort par des trafiquants de drogue. Blood-Father-PosterBref, un rôle parfait pour le Mad Max australien aujourd’hui âgé de 60 ans. Date prévue de sortie en salle : le 12 aout.

Florence Foster Jenkins : Meryl Street sera assurément suave dans le rôle de cette aristocrate américaine à la voix de crécelle qui rêvait de donner un spectacle comme cantatrice au Carnegie Hall de New York. Une comédie dramatique  historique signée Stephen Frears, qui fera autant sourire que grincer des dents. Date prévue de sortie en salle : le 12 août.

Kubo And The Two Strings (Kubo et l’épée magique) : Kubo, c’est un jeune garçon qui devra affronter un démon vengeur et toutes sortes de créatures surnaturelles afin de sauver son village et en savoir plus sur son héritage familial, lui qui est le fils d’un célèbre samouraï du Japon médiéval. Les images de ce film tourné en animation 3D sont renversantes. Action et soleil levant au menu. Date prévue de sortie en salle : le 19 août.

Les Cowboys : Les Cowboys est un récit fort bien mis en scène portant sur l’embrigadement djiadiste. C’est également un drame familial touchant, porté par l’obsession folle d’un père qui veut à tout prix retrouver sa fille adolescente. François Damiens, en cowboy français tourmenté, est renversant dans le rôle du déterminé paternel. Date prévue de sortie en salle : le 19 août.

Un Petit Boulot : Le réalisateur de L’Arnacoeur, Pascal Chaumiez, retrouve Romain Duris pour cette comédie noire racontant comment un homme sans emploi (Duris) accepte pour de l’argent de tuer la femme du mafieux du coin, à la demande de ce dernier. Michel Blanc joue la petite crapule de service en plus d’avoir scénarisé le film à partir du roman de Iain Levison. Le long métrage profite d’une sortie en salle qui fait suite à sa présentation en avant-première au festival Fantasia de Montréal. Date prévue de sortie en salle : le 26 août

Retour chez ma mère : Inspiré par la génération Boomerang, celle des enfants qui, une fois adulte, retournent vivre chez leurs parents, Retour chez ma mère laisse toute la place à ses deux vedettes féminines, fort à l’aise dans la comédie :  l’expérimentée Josiane Balasko et Alexandra Lamy, celle-ci mieux connue pour avoir été la muse de la version hexagonale de Un gars, une fille. Choc générationnel et chicanes familiales explosives sont à prévoir. Date prévue de sortie en salle : le 26 août

Hands of Stone (Mains de pierre)  : Les amateurs de boxe se souviennent encore du mémorable combat opposant Sugar Ray Leonard et Roberto Duran en 1980 au Stade Olympique. Hands of Stone permet de retracer la carrière s’étalant sur 5 décennies de Duran, boxeur panaméen charismatique. Edgar Ramirez (Carlos) enfile les gants du mythique pugiliste avec comme entraîneur Robert De Niro, qui à l’époque de Raging Bull avait foulé le ring lui aussi Date prévue de sortie en salle : le 26 août.

On se laisse avec sa bande annonce et, après de courtes vacances, nous pourrons jeter un oeil sur la très attendue rentrée de l’automne.

11 coups de coeur sur l’univers de la musique au cinéma

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Barbra Streisand dans A Star is Born (1976)

C’est le Festival d’été de Québec! Profitons donc de l’occasion pour marier musique et septième art et établir un petit palmarès hautement subjectif à partir de cette union. Ce palmarès fera la part belle à des œuvres qui ont marqué mon imaginaire au fil des dernières décennies, souvent pour des raisons fort différentes. Évidemment, la liste qui suit pourrait être constituée de dizaines et de dizaines de titres. Ainsi, par exemple, pour certains Bird, Almost Famous ou The Rose ont été des films marquants et je ne le conteste pas, au contraire. Mais vu que le Festival d’été ne dure qu’onze jours, je me limite à onze titres mémorables mettant tous, à travers une aventure humaine, la musique de l’avant.

A Star is Born (1976) : La version de 1954 mettait en vedette Judy Garland, celle de 1976, Barbra Streisand. Le film raconte l’ascension d’une chanteuse anonyme qui, devenue l’amoureuse d’un artiste rock sur le déclin, finit grâce à son talent et son charisme par surpasser ce dernier dans le cœur de ses fans. Streisand offre l’une de ses belles performances dans ce film au regard très lucide sur les coulisses de l’industrie de la musique, esquissant du même coup un portrait de l’amour orageux qui lie de nombreux couples frappés par la célébrité.

This is Spinal Tap : (1984) : L’incontournable mockumentary (parodie de documentaire) est encore aujourd’hui le long métrage le plus drôle jamais réalisé sur le monde (parfois factice) des groupes de rock. Rob Reiner est aux commandes de cette œuvre mettant en vedette notamment Christopher Guest qui lui deviendra, au fil des années, un réalisateur prolifique de comédies absurdes utilisant souvent le même procédé.

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Sid and Nancy

Sid and Nancy : (1986) : Dans son premier rôle au cinéma, Gary Oldman incarne Sid Vicious, le bassiste junkie et nihiliste du groupe punk britannique les Sex Pistols. Au-delà du portrait formidable de la scène londonienne du milieu des années 70, ce drame biographique relate aussi l’histoire d’amour autodestructrice qui unissait ce musicien paumé à Nancy, une groupie devenue son égérie de ruelle.

Mo’ Better Blues (1990) : On oublie trop souvent de mentionner ce titre parmi les plus belles réalisations de Spike Lee. Mo’ Better Blues raconte le parcours d’un trompettiste de jazz joué par Denzel Washington. Volage, imbu de lui-même mais hyper talentueux, le musicien vivra une descente aux enfers qui le poussera à entamer une inévitable remise en question. Spire Lee, Samuel L. Jackson et John Turturro sont aussi de la distribution. Terence Blanchard et Branford Marsalis, eux, s’occupent de la musique originale.

The Doors (1991) : Quand j’ai vu ce film au cinéma de Place Ste-Foy lors de sa sortie en salle, ce fut un choc. Oliver Stone était à son meilleur à cette époque et avait accouché d’une œuvre éminemment psychédélique, respectueuse de la force musicale des Doors, façonnant un portrait chamanique de leur charismatique leader. Est-ce que quelqu’un pouvait croire que Val Kilmer, le beau blond de Top Secret, allait pouvoir incarner Jim Morrison de si belle façon, allant jusqu’à chanter lui-même les hymnes du Roi lézard? Bien sûr que non. Bref, il a surpris tout le monde.

The Commitments (1991) : Alan Parker, c’est Birdy, The Wall, Midnight Express, Angel Heart. Et c’est aussi The Commitments, le plus beau film sur la musique soul à avoir été réalisé, hommage sensible et énergique àUnknown Otis Redding, Aretha Franklin et Wilson Pickett. Hommage aussi à cette jeunesse irlandaise durement touchée par le chômage, trouvant une sorte de salut dans la musique afro-américaine des années 60.

Backbeat (1994) : Quand ce long métrage est sorti en salle en 1994, à moins d’être un fan fini des Beatles, on connaissait mal l’histoire de leurs débuts, notamment leur passage à Hambourg, en 1960, avec Pete Best à la batterie et Stuart Sutcliffe à la basse. C’est d’ailleurs sur ce dernier que se concentre le film, dépeignant avec soin cet être aussi fragile qu’inspiré, ayant eu une forte ascendance sur John Lennon et qui mourut à seulement 21 ans d’une hémorragie cérébrale.

Sweet and Lowdown (1999) : Avec ce récit campé dans les années 30, Woody Allen s’est royalement amusé à dépeindre les frasques d’un personnage nommé Emmet Ray, guitariste de jazz manouche émérite, sorte de Django Reinhardt colérique et égocentrique, incarné avec exubérance par un Sean Penn au sommet de sa forme. L’une des meilleures comédies signée par le réalisateur new-yorkais.

Ex Drummer (2007) : Un long métrage flamand nihiliste et réactionnaire porté par des acteurs méconnus, mais fort bien choisis pour incarner les membres d’un groupe punk qui accueille en son sein un romancier comme batteur. Ce dernier se servira d’eux et de leur univers crade pour trouver l’inspiration de son prochain roman. Le long métrage profite d’une mise en scène imaginative, d’un montage audacieux et d’une formidable et éclectique bande sonore.

Walk Hard (2007) : John C. Reilly est un acteur surtout reconnu pour ses nombreux seconds rôles, autant dans des blockbusters que dans des films indépendants américains. Dans Walk Hard, il occupe toute la place et Walk_hard_poster_07permet à cette comédie irrévérencieuse de se moquer avec absurdité de l’industrie musicale américaine et du vedettariat, parodiant la carrière de nombreuses stars du folk et du rock même si, de par son titre, la référence à Johnny Cash est des plus évidentes. L’une des meilleures comédies des années 2000, tous genres confondus.

Global Metal (2008) : Réalisé par Sam Dunn et Scott McFayden, ce documentaire faisant suite à Metal: A Headbanger’s Journey nous offre un tour du monde consacré aux groupes heavy metal moins connus des Occidentaux, mais faisant carrière en Inde, au Japon, au Brésil ou en Israël. Instructif, amusant et transpirant la passion pour cette musique déclinée en plusieurs sous-genres (trash, death speed, glam, etc.), le film démontre que la musique rock, même lourde et bruyante, n’a pas de frontières.

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Les 10 films à voir en juillet 2016

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L’équipe de Café Society à Cannes

Juillet, cette année, est un mois marqué par la sortie de plusieurs suites. Celles de Ghosbusters, de Star Trek, des 3 P’tits Cochons, de L’Ère de glace et des aventures de Jason Bourne. Ouf! C’est également le moment qu’a choisi Steven Spielberg pour lancer son nouveau long métrage, Le Bon Gros Géant, film qui s’est attiré des critiques plus que tièdes lorsque présenté hors compétition à Cannes, en mai dernier. Mais juillet sera aussi un mois teinté de sorties fort intéressantes pour les films de genre ou d’auteur, dont un documentaire sur Brian De Palma réalisé par Noah Baumbach que l’on espère voir un jour à Québec. Voici les dix titres qui prendront l’affiche sans tambour ni trompette, et qui méritent, selon moi, notre attention.

High Rise (Gratte-ciel) : Sorti récemment à Montréal, ce film étrange réalisé par le Britannique Ben Wheatley nous arrive enfin. Avec ses allures de satire sociale d’anticipation, et se déroulant dans un gratte-ciel, ce long métrage basé sur le roman I.G.H. de J.G. Ballard semble conçu comme un trip de LSD. Tom Hiddleston domine la distribution de cette œuvre  qui, selon les critiques, donne le vertige. Date de sortie en salle prévue : 8 juillet.

The Secret Life of Pets (Comme des bêtes) : Que font nos animaux de compagnie une fois que nous sommes sortis de la maison? Voilà un film enjoué et sans prétention qui tente de répondre à cette question. Dotée d’une bande-annonce très accrocheuse mettant en scène des animaux tous plus craquants les uns que les autres, cette comédie d’animation pourrait être le divertissement bonbon de l’été. Date de sortie en salle prévue : 8 juillet.

Le Goût des merveilles : Un joli film d’été, bucolique et un peu naïf, prônant de belles valeurs et saupoudré d’une petite romance des plus charmantes autour d’une mère combative qui élève seule ses deux enfants (jouée par l’attachante et séduisante Virginie Efira) et d’un homme valeureux (incarné par le drolatique Benjamin Lavernhe), mais aussi atteint du syndrome d’Asperger. Date de sortie en salle prévue : 8 juillet.

Eat That Question : Frank Zappa in His Own Words : Un documentaire constitué d’images d’archives rares ou fort éloquentes qui nous amènent à constater tout le génie irrévérencieux de cet artiste prolifique, iconoclaste et audacieux, images-e1467059833797disparu très tôt et que l’on connaît, somme toute, trop peu. Date de sortie en salle prévue : 8 juillet.

King Dave : Podz nous offre un film tourné en plan-séquence, un long métrage inspiré par l’intense pièce de théâtre créée et interprétée par Alexandre Goyette. King Dave, c’est le milieu des petits malfrats qui se prennent pour de grands caïds, c’est la vie nocturne et urbaine de Montréal et c’est surtout la descente aux enfers de David. Un long métrage à voir deux fois plutôt qu’une tellement la réalisation relève de l’exploit. Date de sortie en salle prévue : 15 juillet.

Captain Fantastic (Une vie fantastique) :  Viggo Mortensen, on l’aime d’amour. Ici, l’acteur joue un père de famille dévoué et entêté qui a élevé ses six enfants en marge de la société, à l’opposé du modèle américain. En résulte un drame familial touchant porté par un fort sentiment de liberté et de dissidence. Date de sortie en salle prévue : 22 juillet.

Lights out (Dans le noir) : Tout commença par un court métrage, devenu illico viral sur Internet. Toujours sous la houlette du réalisateur David F. Sandberg, celui-ci en fait un long, produit par James Wan (The Conjuring). Lights out joue avec notre peur de l’obscurité; la bande-annonce donne froid dans le dos. Date de sortie en salle prévue : 22 juillet.

Wiener-Dog : La toute nouvelle réalisation de Todd Solondz met en vedette Greta Gerwig, Julie Delpy, Danny DeVito et Ellen Burstyn. Ici, le cinéaste de Happiness nous concocte quatre histoires tournant autour closet-monster-52d’un chien saucisse. Ça nous changera du dossier des pitbulls! Humour dérangeant à prévoir. Date de sortie en salle
prévue : 22 juillet.

Closet Monster (Un monstre dans le placard) : Oscar est un jeune homme qui voit les démons de son enfance resurgir. Pour y faire face et s’accepter tel qu’il est, il devra faire preuve de détermination, aidé dans sa quête par son hamster. Bizarre? Effectivement! Closet Monster pique définitivement notre curiosité et,  selon la rumeur, nous offre un croisement entre les univers de Dolan et de Cronenberg. Date de sortie en salle prévue : 29 juillet.

Café Society (La Haute Société) : Le Woody Allen annuel a été fort bien reçu à Cannes. Avec sa distribution rajeunie (Eisenberg, Lively, Stewart), Café Society nous transporte de New York à Los Angeles, alterne entre comédie et drame, entre le faste hollywoodien d’antan et les boîtes de jazz enfumées de la Grosse Pomme des années 30. On a hâte! Date de sortie en salle prévue : 29 juillet.