Bilan de la mi-temps 2018

Phantom Thread de Paul Thomas Anderson

Plusieurs films se sont distingués par leurs qualités d’ensemble depuis le début de l’année. Le drolatique The Disaster Artist a pris l’affiche à Québec en début d’année après sa sortie restreinte à Montréal, Une femme fantastique était fort émouvant, I, Tonya comique et pathétique, et Call me by your Name d’une beauté remarquable. Ils ont tous failli faire partie de mon palmarès des dix meilleurs films des six premiers mois de 2018. Voici ceux qui, jusqu’ici, les ont devancés dans mon cœur de cinéphile et que je vous invite à voir en DVD, VSD ou autres.

N.B. : The Rider, First Reformed et Foxtrot, tous plébiscités, n’ont pas encore été visionnés par votre humble serviteur.

1- Phantom Thread : Pour moi, il s’agit possiblement du film le plus abouti de Paul Thomas Anderson qui en a déjà réalisé plusieurs assez remarquables. Ici, tout est filmé et mis en scène avec intelligence et doigté. Les acteurs, Daniel Day-Lewis en tête, y sont formidables et la direction artistique est épatante.

2- Qu’importe la gravité : Documentaire québécois s’attardant à la relation étrange de deux sexagénaires aux personnalités colorées, Bruce et Christian, et sur le rêve de ce dernier qui veut voler. Troublant, touchant, beau!

3- L’Atelier : Dans son film, Laurent Cantet dirige avec talent de jeunes acteurs sans expérience autour de Marina Foïs, abordant l’amour des mots, les classes sociales et la radicalisation.

Théodore Pellerin dans Chien de garde de Sophie Dupuis.

4- Chien de garde : Première réalisation haletante de Sophie Dupuis avec un Théodore Pellerin survolté dans le rôle du grand petit frère pour qui la famille est ce qu’il y a de plus important. Drame social sous tension sur fond de thriller mafieux de bas quartier.

5- Le Redoutable : Biographie sentimentale, parfois loufoque sur un personnage plus grand que nature, Jean-Luc Godard, interprété par un Louis Garrel au sommet de son art au cœur d’une mise en images recréant la Nouvelle Vague des années 60.

6- You Were Never Really Here : Joaquin Phoenix, encore une fois incroyable, traîne sa lourde carrure et son marteau taché design dans ce drame violent et onirique où son personnage de mercenaire accomplit ses missions sans remords.

7- A Quiet Place : Côté films de genre, on a eu droit à plusieurs longs métrages de superhéros dont Black Panther, à Annihilation et à Heriditary. Mon choix, dans le registre horreur/fantastique/science-fiction, se porte cependant sur A Quiet Place pour son originalité. On demeure sur le qui-vive durant plus de 90 minutes avec cette famille habituée au silence comme mode de survie.

8- L’Insulte : Au Liban, les différences religieuses et culturelles sont encore au cœur de nombreux conflits. Comme l’avait fait La Séparation, ce drame brillant relate un conflit vain entre un chrétien libanais et un réfugié palestinien. Un film d’une grande humanité.

9- La Villa : Peut-être le meilleur film de Robert Guédiguian, cinéaste du sud de la France, qui frappe fort avec cette nouvelle œuvre émouvante autour d’une famille qui voit le temps passer avec une certaine amertume.

10- Les Faux Tatouages : Un autre premier film, cette fois de Pascal Plante qui met en scène la relation amoureuse d’une fille lumineuse et d’un garçon ténébreux, hanté par son passé. Simple et émouvant, en phase avec l’ère du temps.

Les Faux Tatouages de Pascal Plante

Le bilan de mon top ten se résume ainsi : trois films québécois (dont un documentaire), trois longs métrages français, une coproduction libanaise, une réalisation britannique et deux productions américaines. Et le meilleur est à venir!