10 titres à voir en juillet 2022

Juillet sera marqué par la sortie d’un grand nombre de films français, près d’une dizaine, dont Les Héroïques, Presque, Les Choses humaines et Playlist. Il y aura aussi deux films québécois, une nouveauté Marvel, des films d’horreur, dont Bed Rest et Vengeance, trois films d’animation familiaux, soit DC Krypto super-chien, Les Minions 2 et Fureur sur pattes, ainsi qu’un documentaire sur Leonard Cohen. Un mois sous le signe des vacances qui devrait satisfaire tous les cinéphiles. Voici les dix films à voir ce mois-ci.

1- Confessions : Dans ce drame policier biographique qu’il réalise et dans lequel il se met en scène, Luc Picard incarne Gérald Gallant, un tueur à gages québécois qui, voilà vingt ans, avait fait les manchettes judiciaires et l’objet d’une chasse à l’homme. Son parcours à titre de meurtrier anonyme est stupéfiant.

2- Avec amour et acharnement : Ce film sur un triangle amoureux est mis en scène par Claire Denis. Juliette Binoche y joue Sarah, en couple avec Jean (Vincent Lindon), qui rencontre par hasard son amour de jeunesse François (Grégoire Colin), celui qui lui avait présenté Jean. Dès lors, plus rien ne sera simple.

3- Thor: Love and Thunder (Thor : amour et tonnerre) : Ce quatrième volet des aventures du célèbre dieu scandinave de l’écurie Marvel promet moult effets spéciaux, des aventures rocambolesques et de multiples personnages nobles ou vils, c’est selon.

4- Lignes de fuite : Catherine Chabot coréalise avec Miryam Bouchard cette comédie dramatique où elle se retrouve aux côtés de Mariana Mazza et Léane Labrèche-Dor. Tiré d’une pièce de théâtre, le film relate les retrouvailles houleuses de trois amies du secondaire. Si le récit commence dans la bonne humeur, il plonge aussi à fond dans les relations d’amitiés aux odeurs d’amertume.

5- Les Passagers de la nuit : Charlotte Gainsbourg est au générique de ce drame situé dans le Paris des années 80. Elle y joue une animatrice de radio récemment séparée, mère de deux ados, qui se lie d’amitié avec une jeune fille un peu paumée. Tout ce beau monde tente de dénicher sa petite partie de bonheur.

6- Where The Crawdads Sing (Là où chantent les écrevisses) : Daisy Edgar-Jones, vue dans la série Normal People, est en vedette dans ce suspense où elle incarne une jeune fille issue des marais que l’on croit coupable de meurtre. Campé en Caroline du Nord, le long métrage est adapté d’un roman à succès et semble fort prometteur.

7- La Croisade : Louis Garrel réalise ce conte familial d’anticipation et forme à l’écran un couple avec son amoureuse à la ville, l’actrice Laetitia Casta. Ils voient ici leur fils fictif de treize ans partir en mission avec des dizaines d’enfants dans le but de sauver la planète de la crise climatique. Une oeuvre environnementaliste à peine poussive (sortie initiale prévue en juin, reportée ce mois-ci).

8- Maigret : Patrice Leconte dirige Gérard Depardieu dans cette adaptation simenonesque des aventures du célèbre inspecteur. On espère que la rencontre de ces deux talents du cinéma français provoque des flammèches dignes de l’imaginaire enflammé du célèbre écrivain.

9- En corps: Voilà un film de danse signé Cédric Klapish, réalisateur de la trilogie de L’Auberge espagnole. L’histoire est celle d’Élise, 26 ans, danseuse classique talentueuse qui, après une grave blessure, réussira à remonter sur les planches, retrouvant un nouvel élan artistique dans la danse contemporaine.

10- Nope (Ben non) : La plus récente réalisation de Jordan Peele, dont la bande-annonce est plus qu’intrigante, est le long métrage d’horreur, flirtant avec le fantastique et la science-fiction, le plus attendu de l’été par les fans de films de genre.

Spira, d’hier à demain

Je me soulève. Film distribué par Spira. Crédit photo : Stéphane Bourgeois & Catherine Tétreault

Spira est une coopérative basée dans le complexe Méduse à Québec. Bien connue des artisans locaux du septième art, Spira portait auparavant le nom de Spirafilm. Sa fusion avec Vidéo Femmes, en 2015, explique sa nouvelle appellation. L’organisme est un incontournable pour assurer la viabilité et la visibilité des courts métrages et documentaires réalisés à Québec et aux alentours, que ce soit pour l’aide à la production, à la distribution et aux prêts d’équipement pour ses membres.

2022 marque un tournant pour Spira, car sa directrice générale, Catherine Benoit, quitte son poste après treize de loyaux services. Sous sa gouverne, Spira a pris du galon. Cette Trifluvienne d’origine a maintenu à flot ce lieu essentiel à la survie du cinéma à Québec. Elle nous fait un petit résumé au moment où elle quitte un milieu qu’elle a contribué à faire rayonner.

Catherine Benoit. Crédit photo Larry Rochefort.

Le Clap : Catherine, commençons par votre arrivée chez Spira. Vous êtes originaire de Trois-Rivières et vous avez une formation universitaire en administration. C’est en 2009 que vous débarquez chez Spira.

Catherine Benoit : Oui, après des stages à l’étranger et un MBA en gestion et développement international, j’ai eu la job chez Spira comme directrice générale et là, je me replonge en développement international au sein de SOCODEVI situé à la haute-ville. Je vais développer des coops à l’international.

Le Clap : Durant vos années chez Spira, un fait très marquant, c’est la fusion avec Vidéo Femmes. Puis, j’ai l’impression que Spira a pris beaucoup de volume par la suite, à tous les points de vue.

CB : Lors des treize dernières années, nous sommes passés de 50 membres à 100 membres. Il y avait beaucoup à faire pour renforcer l’esprit de communauté dans le cinéma à Québec, entre autres en ajoutant des activités rassembleuses. On était quatre employés en 2009 avec un petit budget qui est aujourd’hui cinq fois plus élevé qu’à mon arrivée et au total une dizaine d’employés. La fusion avec Vidéo Femmes, ça a été un gros défi et ça a provoqué le désir de développer davantage de partenariats avec les différents organismes, artisans et techniciens liés au cinéma à Québec. Pour tisser des liens, il fallait organiser davantage d’activités de diffusion, de réseautage. Cet élan-là coïncidait avec mon arrivée, mais aussi avec celle d’une nouvelle directrice artistique. Et puis, on a ajouté le volet distribution qui est un autre gros morceau au coeur de l’évolution de Spira. La distribution a permis d’accompagner les cinéastes du tout début de leur projet jusqu’à la fin, de la scénarisation au prêt d’équipement jusqu’au montage et la distribution. On vient de terminer notre planification stratégique et on veut les accompagner encore davantage en construisant un plan de carrière avec eux. Bref, l’enjeu c’est de créer une communauté forte, mais ça demande beaucoup d’énergie.

Le documentaire Errance sans retour distribué par Spira. Crédit photo Renaud Philippe.

Le Clap : L’industrie du cinéma, l’argent, la main-d’oeuvre, c’est à Montréal que ça se joue. Ça, c’est aussi un combat pour Spira de dire aux institutions que les autres régions méritent également d’être soutenues.

CB : Oh oui, ça a toujours été difficile de démontrer qu’on pouvait faire davantage de cinéma à Québec, encore plus alors qu’il y a une pénurie de main-d’oeuvre et ça se ressent sur les tournages. Avec la création d’une table de concertation interrégionale, on a réussi à mieux se faire entendre, à unir nos forces et à démontrer qu’il y a une volonté commune de développement. Nous, on demande du soutien pour une diversité territoriale en création cinématographique.

Photo tiré de Babushka film de Kristina Wagenbauer distribué par Spira.

Le Clap : Que retenez-vous personnellement de vos années chez Spira et quels sont les nombreux défis qui se pointent pour l’organisme et pour le milieu?

CB : Mes années chez Spira m’ont permis de voir une énorme quantité de courts métrages québécois et internationaux. Ça a été une belle partie de mon travail même si l’administration d’une coopérative, j’adore ça. Pour Spira, l’agrandissement des locaux à Méduse permettra d’accueillir nos membres avec l’ajout de cinq bureaux pour qu’ils puissent travailler sur place, prendre un café, échanger avec des cinéastes et profiter, peut-être, de mentorat du même coup. Ça va coïncider avec l’inauguration de la salle de cinéma d’Antitube et l’ouverture du bac en cinéma à l’Université Laval qui permettra de former davantage d’artisans à Québec. Le collège BART a aussi ouvert un programme en postproduction récemment. Bref, le timing est bon et ça me permet de partir en étant très optimiste.