Solo pour un duo

10710871_10152836563923126_1559495596509929531_n

Bien connus des cinéphiles québécois, Isabelle Blais et Pierre-Luc Brillant ont prouvé à de nombreuses reprises leur talent de comédiens dans des films comme Québec-Montréal pour l’une et La Run pour l’autre. Ils ont même partagé le grand écran ensemble dans Borderline, sorti en 2008. Quelques années plus tard, un autre projet allait les réunir de nouveau, non pas devant les caméras, mais bien sur une scène, celle de la Licorne, où ils allaient incarner Bob et Helena dans la pièce de théâtre Midsummer, mise en scène avec succès par Philippe Lambert.

Bientôt présentée à Québec, à la Bordée (du 25 novembre au 6 décembre prochains), Midsummer raconte l’histoire d’une avocate et d’un petit truand d’Édimbourg qui, après une aventure d’un soir et un butin volé entre leurs mains, remettent en question leurs choix de vie et leurs destinées. Comédie romantique d’origine écossaise se moquant du genre, Midsummer est une pièce qui permet à ses deux interprètes, choisis aussi pour leurs talents musicaux (Pierre-Luc fait partie du groupe Les Batteux-Slaques et Isabelle de Caïman Fu), d’interpréter sur scène neuf chansons intégrées au récit.

Rencontrés à Québec lors de leur passage pour la promotion de ce spectacle théâtral qui tourne depuis plus de trois ans, le tandem, couple sur scène comme à la ville, s’est épanché sur ce qui différencie le travail d’acteur au cinéma et au théâtre. «Au théâtre, c’est bien plus jouissif, plus nourrissant à cause de la réaction du public devant toi chaque soir. Et aussi parce que tu t’appropries un texte de qualité soir après soir. Au cinéma, le fun, c’est de finir par voir le produit final au grand écran », de résumer Pierre-Luc. Et Isabelle de préciser, « c’est plus exigeant au théâtre, ça prend beaucoup de tonus pour tenir durant 1 h 40 sur une scène. Lors d’un tournage, c’est morcelé, ce n’est pas le même souffle de jeu ». « Au cinéma, l’émotion est dans le regard, au théâtre, l’émotion est dans le corps » de poursuivre l’acteur.10676154_10152830416528126_5335369222490539207_n « Sur scène cependant, l’inconvénient, c’est qu’il n’ y a pas de deuxième chance. Tu peux facilement avoir l’impression d’avoir raté une réplique, alors là, c’est dur pour l’ego et tu ne peux même pas te reprendre comme au cinéma ».

Les deux comédiens prennent un plaisir évident à faire cette tournée de par la nature même du projet. « C’est un récit à deux voix, on est dépendant l’un de l’autre sur la scène, on joue les scènes, on fait la narration, on interprète les chansons. C’est construit comme une comédie romantique que l’on déconstruit au fur et à mesure, une comédie cynique, un peu à la Woody Allen, avec de nombreuses remises en question mais qui peut plaire à toutes les générations de spectateurs. On a travaillé en osmose pour arriver à relever ce défi. C’est du gros travail cette pièce-là, et c’est pour ça que je ne me verrai pas jouer Midsummer avec une autre comédienne qu’Isabelle », de conclure Pierre-Luc.

Isabelle Blais et Pierre-Luc Brillant tourneront à nouveau ensemble en mars prochain dans Énergie sombre réalisé par Leonardo Fuica (La Run), un film de fantômes tourné dans des lieux réputés hantés au Québec. Et on les verra au grand écran dans le deuxième long métrage de Jimmy Larouche, Antoine et Marie, un drame qui prendra l’affiche au Québec d’ici le printemps prochain.