Pas un, mais deux Nombrils bientôt au grand écran

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Depuis sa création, voilà maintenant dix ans, la série de bandes dessinées Les Nombrils connaît un succès monstre, autant au Québec qu’en Europe. Le tandem dessinateur-scénariste, formé des Québécois Marc Delafontaine et Maryse Dubuc, proposent ces jours-ci en librairie le 7e tome des Nombrils relatant avec humour l’amitié grinçante unissant Karine, Vicky et Jenny, trois adolescentes qui ont charmé instantanément un public composé autant d’adultes que d’enfants. Depuis plusieurs mois, les deux artistes travaillent également sur deux projets qui leur tiennent à cœur, soit l’adaptation au grand écran de leur univers avec d’un côté de vraies actrices, et de l’autre, des personnages animés.

Jointe au téléphone à son retour d’une tournée promotionnelle en France où l’on aime bien prononcer le « L» à la fin de nombril, Maryse Dubuc nous donne des détails sur les deux adaptations en cour d’écriture. «Le projet des Nombrils avec de vrais comédiens est une coproduction entre la France et le Québec. C’est Daive Cohen qui en est le scénariste, lui qui a Delaf&Dubuc+fillesbeaucoup travaillé avec Kev Adams ces dernières années et qui est aussi derrière Les Nouvelles Aventures d’Aladin qui sortira en octobre en France, un film tourné aussi avec de vrais acteurs. Cohen étant très occupé, on va devoir s’investir dans l’écriture même si pour l’instant nous ne sommes que consultants », d’affirmer Maryse qui ajoute que ce futur film regroupera des éléments des quatre premiers tomes des Nombrils. « Le plan pour l’instant, c’est de faire deux films coup sur coup avec la même histoire. L’un avec une distribution française, l’autre avec des comédiennes québécoises, tout ça pour une question de langage, de dialogues, afin de s’adapter à nos deux publics ».

Le second projet lui, est un film d’animation, coproduit par le Québec et la Belgique avec l’apport des Éditions Dupuis. « Pour le dessin animé, on voulait apporter un plus pour nos lecteurs. On ne voulait pas que les deux projets empiètent l’un sur l’autre, donc, on a décidé d’y aller avec un prequel (un antépisode) en essayant de montrer comment l’amitié de Karine, Vicky et Jenny avait débuté », de dire la bédéiste. C’est François Avard (Les Bougon, Le Mirage) qui planche présentement sur le scénario. Si le réalisateur n’a pas encore été choisi pour la version live, pour le dessin animé, c’est Marc Delafontaine qui réalisera le tout en collaboration avec Benoît Godbout (Blaise le blasé), grand fan de la série. Maryse Dubuc souligne que l’avantage avec la version animée, c’est qu’il y aura deux doublages pour le même film, un pour le Québec et un pour l’Europe.

Voyant le succès se poindre dès le lancement de la série, les deux bédéistes ont rapidement été approchés par des producteurs intéressés à transposer leur univers au grand ou au petit écran. Finalement, ils ont pu choisir avec qui ils voulaient travailler en prenant bien leur temps, sachant que le cinéma, c’est une grosse machine qui avance lentement. Et même si les les-nombrils,-tome-7---un-bonheur-presque-parfait-674995adaptations filmiques ratées de BD sont nombreuses (Boule et Bill, Lucky Luke, etc.), Maryse estime qu’il y a moyen d’en faire une réussite, citant les exemples de Gemma Bovery et Tamara Drewe de Posy Simmonds ou encore Ghost World de Daniel Clowes en exemples. « Y a moyen de réussir une adaptation même si au départ c’est difficile d’avoir un scénario classique, conçu en trois actes, et d’en faire un film qui se tient. Mais j’ai bon espoir qu’avec Les Nombrils, on y arrivera. On espère voir le tout se concrétiser le plus tôt possible, surtout pour la version humaine, car un projet d’animation, ça c’est toujours plus long à réaliser », de conclure la scénariste établie en Estrie. Leur tournée de promotion outre-Atlantique étant terminée, Delaf et Dubuc s’apprêtent cet automne à faire le tour des salons du livre du Québec. Ils feront aussi un arrêt dans la capitale nationale pour rencontrer leurs lecteurs à la bibliothèque Gabrielle-Roy, le 11 novembre prochain, lors d’une soirée animée par le vulgarisateur et expert du 9e art Michel Giguère. C’est un rendez-vous.