Bélier, un signe qui ne ment pas !

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La comédie demeure un genre cinématographique aussi recherché qu’imprévisible. Les films les plus remarqués dans les festivals mondiaux sont presque exclusivement des drames, comme la programmation annuelle de Cannes le prouve effrontément. Hormis ceux provenant de nos voisins du Sud, les films comiques qui font fureur, le font localement car, bien souvent, l’humour s’exporte mal.

Mais, il y a des exceptions et, en ce moment, on se demande bien si La Famille Bélier aura un impact au Québec aussi fort que celui qu’il a eu en France, son pays d’origine. Depuis sa sortie, en décembre dernier, cette comédie familiale a rassemblé plus de 8 millions de Français dans les salles. En entrevue, son réalisateur, Éric Lartigau, soulignait à quel point la recette pour concevoir une comédie à succès relève du mystère le plus grand.

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Éric Lartigau, réalisateur

Le cinéaste, qui avait à son palmarès quatre autres longs métrages avant de plancher sur La Famille Bélier, ne s’attendait nullement à un tel phénomène, soulignant qu’un film qui fonctionne, c’est une addition de choses, c’est une alchimie curieuse. Avec humour et ironie, il ajouta même : « Deux mois avant la sortie du film, la presse française était très déstabilisante. On affirmait en gros titre que La Famille Bélier était le succès de l’année. J’ai appelé mes producteurs et je leur ai demandé ce qui se passait, car le film n’était même pas encore à l’affiche. C’était totalement absurde. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Eux, ils me répondaient que tout était engagé pour que ce soit un succès, tout simplement, et que la presse était enthousiaste d’avance. Tout ça est très étrange parce que, en réalité, si un réalisateur savait comment faire d’un film un succès assuré, il serait le mec le plus riche du monde. Mais y en a pas de recette, car la réussite d’un film, d’une comédie, est des plus fragiles.

Quand on demande à Éric Lartigau d’expliquer pourquoi son film a été si rassembleur, il poursuit : « C’est le sujet, la famille, c’est tellement universel, c’est riche. Et y a l’adolescence, et ceux qui deviennent parents, puis on s’identifie rapidement à cette jeune fille. Même les très jeunes enfants sont interpellés par son histoire. C’est un film qui fédère ». « L’effet Bélier » est sûrement aussi redevable aux chansons de Michel Sardou qui abonnent et à la popularité de la jeune Louane Emera, aussi chanteuse et ex-participante de l’émission The Voice, en France. Au final, la cellule familiale demeure au cœur du récit et a sûrement séduit une grande partie des spectateurs. Le réalisateur a d’ailleurs remanié le scénario de Victoria Bedos afin d’y donner une teinte (d’amour et de querelles) familiale encore plus forte, avec le résultat qu’on connaît.

D’ici la fin de la carrière du film à l’international, les offres pour une suite ne se feront pas attendre et son actrice principale, Louane, forte de son César du meilleur espoir féminin et de son nouvel album lancé récemment, affirme qu’elle accepterait d’emblée de se lancer dans une suite si Éric Lartigau est aussi de l’aventure. Mais comme le dit si bien ce dernier : « Il faut avant tout qu’il y ait une idée de scénario. Il faut aller de l’avant avec quelque chose de tangible, partir d’un récit qui se tient et qui mérite qu’on s’attarde à nouveau aux aléas familiaux des Bélier. Si ça arrive, on ira de l’avant ».

Les frais de ce voyage ont été payés par UniFrance.

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Commentaires pour “Bélier, un signe qui ne ment pas !

  1. Un film sans doute remarqué, qui parlent d’une famille sourd… L’ironie est de ne trouver ce film que dans sa version sans sous-titres! Il aurait été d’une très grande intelligence de le faire, pour au moins montrer qu’on comprend cet handicap. En tout cas, ca aurait bien « accroché » le type de public dont il est question dans ce film.

    • Anthony, votre remarque est tout à fait juste. Merci de me lire.

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