2016 en 5 films!

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Pour finir l’année en beauté, je me devais de partager mes coups de cœur et de rappeler les succès cinématographiques qui ont marqué  l’année 2016. Voici mon top 5 de l’année, suivi de plusieurs mentions concernant des œuvres qui méritent d’être vues ou revues, en salle ou à la maison (VSD, DVD).

1- La La Land : Beau, beau, beau! Une comédie musicale romantique, nostalgique, réussie et assumée, qui nous ramène à l’essence même du cinéma hollywoodien, celle des frissons, du gars des vues qui arrange tout. Et en plus, le réalisateur, avec ses jeux de caméras, son plan-séquence initial, sa direction artistique et d’acteurs, démontre un sens de la cinématographie des plus remarquables.

2- Elle : Le film dérangeant de l’année, qui ne peut faire l’unanimité, mais qui met en scène la meilleure actrice au monde, Isabelle Huppert, dans un rôle de femme troublée qui lui va comme un gant.

3- Manchester by the Sea : Que dire de plus sinon que d’ajouter ma voix à toutes celles qui ont été subjuguées par le jeu de Casey Affleck et qui ont versé une larme en milieu de film. Un drame intime irréprochable.

4- El Club : En janvier 2017, nous verrons en salle les deux plus récents films du Chilien Pablo Larraín, Jackie (sur madame JFK), et Neruda (sur Pablo le poète). Il ne faudrait pas oublier que voilà moins d’un an, le cinéaste sortait son film le plus âpre, un récit qui revisitait la thématique des prêtres pédophiles. Une œuvre troublante et déchirante.

5- Le Fils de Saul : Ce drame hongrois, se déroulant dans un camp de le-fils-de-saulaconcentration nazi, fut l’une des révélations de l’année. Une production étonnante, tournée de façon anxiogène et dotée d’un mixage sonore (bruitage) aussi efficace qu’essentiel.

En rafales : Parmi les autres sorties qui m’ont marqué, et ce, pour différentes raisons, il y a The Revenant (fabuleuse mise en scène) et Moonlight (fabuleuse distribution). Du côté québécois, il y a King Dave pour la virtuosité de sa mise scène, un plan-séquence hallucinant signé Podz et son équipe, puis Prank, film à petit budget, sorte de mélange entre Van Sant et Stéphane Lafleur, un « court » long métrage relatant le glandage estival de jeunes adolescents. Évidemment, il faut à nouveau souligner le succès obtenu à l’étranger par les longs métrages réalisés par Dolan, Vallée et Villeneuve.

Côté humour, Hail, Caesar! des frères Coen m’a franchement fait rigoler et côté direction artistique, High-Rise m’a littéralement soufflé. Deux films anglophones autour de jeunes adolescents m’ont aussi fortement ému : Sing Street et Sleeping Giant. Côté peur, The Witch et 10 Cloverfield 469493Lane m’ont fait frissonner à souhait et enfin, Rogue 1 et Doctor Strange m’ont un peu, et fort heureusement, réconcilié avec les blockbusters américains.

Sur ce, il faut avouer que cette fin d’année est franchement emballante au cinéma. L’offre en salle est abondante, de qualité, et propose des films en tous genres, des œuvres intelligentes et de toutes provenances. Il faudrait, à ce titre, mentionner qu’en dehors des réalisations profitant d’une belle couverture médiatique, d’autres plus discrètes méritent qu’on s’y attarde, notamment le documentaire Roger D’Astous, Médecin de campagne, Le Fils de Jean et Nocturnal Animals.

D’ici le premier janvier, je vous invite à me faire part de VOS coups de cœur et je nous souhaite une fort belle année cinéma 2017. Comme cadeau des Fêtes, voici le lien de visionnement, dans son intégralité, de Brice de Nice 3. Amusez-vous bien avec cette blague de Jean Dujardin!

Décompte de 10 pour décembre 2016

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Tout d’abord, mettons de côté le Star Wars nouveau, Rogue One, il est d’office hors concours. Les jeunes, les moins jeunes, les nostalgiques, les grands-parents gâteaux, les geeks, ceux qui n’ont pas de vie et même votre humble serviteur se rassembleront à la mi-décembre dans les salles obscures pour voir ce nouvel opus toujours sous la houlette de Disney. Mais encore, décembre, c’est aussi le mois des sorties alléchantes pensées pour les congés des Fêtes. C’est aussi le moment où quelques films oscarisables trouveront une place au grand écran et où certaines œuvres d’auteurs tenteront de se faire une niche pour attirer les cinéphiles allergiques au pop-corn trop salé. À travers cette sapinière filmique et en attendant l’arrivée, début 2017, des nouveaux Scorsese et Almodóvar, voici dix titres à voir en priorité.

L’Avenir : Encore un autre rôle formidable et taillé sur mesure pour Isabelle Huppert, elle qui interprète ici une prof de philo qui se remet en question lorsque son mari la quitte pour une autre femme. Mia Hansen-Love brille elle aussi comme réalisatrice en mettant en scène cette histoire avec beaucoup d’intelligence et de doigté. Une belle réflexion sur le temps qui passe et sur ce qui nous détermine comme personne. Date de sortie en salle prévue le 2 décembre.

Manchester by the Sea : Même s’ils n’ont ni l’un ni l’autre le statut de superstar à Hollywood, Casey Affleck et Michelle Williams sont deux des meilleurs comédiens de leur génération. Ils font de ce troisième film de Kenneth Lonergan (You Can Count on Me), une œuvre touchante portant sur le deuil, la filiation et le renoncement. Unanimement l’un des meilleurs films de l’année. Date de sortie en salle prévue le 9 décembre.

La Fille inconnue : Les frères Dardenne récidive avec leur nouveau drame social portant cette fois-ci sur Jenny, une médecin qui, à travers un fort sentiment de culpabilité, se met en tête de retrouver l’identité d’une jeune femme anonyme retrouvée morte. Entourée de la_fille_inconnueJérémie Rénier et d’Olivier Gourmet, Adèle Haenel (vue dans Les Combattants) s’intègre avec facilité dans ce nouveau pamphlet social des frangins belges. Date de sortie en salle prévue le 9 décembre.

Nocturnal Animals : Trois acteurs exceptionnels : Amy Adams, Jake Gyllenhaal, Michael Shannon. Un réalisateur en pleine montée : Tom Ford (A Single Man). Un récit tordu : Une femme reçoit un roman écrit par son ex-conjoint, un manuscrit relatant une histoire violente de vengeance. Avec tout ça, on se retrouve avec un drame qui devrait nous donner froid dans le dos. Date de sortie en salle prévue le 16 décembre.

Votez Bougon: Mégasuccès télévisuel, Les Bougon ont pris leur temps avant de nous offrir ces retrouvailles par l’entremise du grand écran. Les membres de la famille sont tous réunis et deviennent les personnages centraux d’une campagne électorale destinée aux voteurs victimes d’écœurement national. Au menu : un humour irrévérencieux qu’il nous tarde de déguster. Date de sortie en salle prévue le 16 décembre.

Roger D’Astous : Ce long métrage documentaire d’Étienne Desrosiers relate le parcours professionnel de l’architecte québécois Roger D’Astous, l’un des plus talentueux qu’a connu le Canada durant le siècle dernier. D’Astous, qui aimait intégrer ses créations à leur environnement, a fait preuve de vision et d’audace durant sa période la plus féconde, celle roger-d-astousdes années 60 et 70. Un film à voir pour ceux qui s’intéressent à l’urbanisme et à l’architecture des maisons-nature. Date de sortie en salle prévue le 16 décembre.

Sing : La bande-annonce de ce nouveau film d’animation est colorée à souhait, caricaturale et dotée d’un sens comique très efficace. Dans Sing, on assiste aux efforts vocaux de cinq animaux qui participent à un concours de chant qui peut rappeler La Voix.  Scarlett Johansson et Matthew McConaughey prêtent leurs cordes vocales pour l’occasion afin d’entonner  une série de succès pop actuels conçus comme des vers d’oreille. Date de sortie en salle prévue le 21 décembre.

Passengers : Chris Pratt endosse l’uniforme d’un astronaute mécanicien qui se réveille trop tôt lors d’un long voyage intersidéral. Après un an à ne côtoyer que des robots à bord du vaisseau, il décide de sortir de son sommeil une autre passagère (Jennifer Lawrence). Mais leur mission risque de déraper à tout moment. Romance, aventure, instinct de survie, le tout servi dans un décor futuriste impressionnant. Date de sortie en salle prévue le 21 décembre

A Monster Calls : Conor est un jeune garçon doté d’une imagination plus que fertile qui se réfugie dans le monde des rêves pour mieux fuir une réalité qui l’afflige, sa mère étant gravement malade et ses camarades de classe foncièrement cruels. Avec ce drame fantastique, on nous promet une œuvre touchante dotée d’effets spéciaux grandioses. Date de sortie en salle prévue le 23 décembre.

La La Land : Une jeune actrice en devenir et un pianiste de jazz rêvent de célébrité à Hollywood et tombent follement amoureux. Emma Stone et Ryan Gosling sont au cœur de cette comédie musicale romantique et fantaisiste au parfum d’antan. Damien Chazelle, l’homme derrière Whiplash, réalise le tout. Les premiers échos en font un candidat probable au meilleur film de l’année aux prochains Oscars. Date de sortie en salle prévue le 25 décembre.

Pas de cadeau pour le privé

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Nick Theodorakis, l’interprète d’Harry

Réalisé sans financement, doté d’une signature filmique forte, Harry : portrait d’un détective privé prend l’affiche au Clap, le cinéma de la pyramide, jouant pour une rare fois le rôle du diffuseur et du distributeur de cette première réalisation de Maxime Desruisseaux, cinéaste de Limoilou.

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Maxime Desruisseaux, réalisateur

Harry, c’est un documenteur, une fiction concoctée sous la forme d’un faux documentaire. On assiste donc au tournage d’un film sur la vie d’un détective privé de Charlesbourg, un homme à la personnalité colorée, un être charismatique plutôt imprévisible et aux méthodes d’enquête plutôt « limites ». Maxime Desruisseaux décrit son personnage central comme « un détective hyper-sensible, père de famille marginal, parfois un peu colon et souvent très m’as-tu vu ». Sa présence donne le ton au film, ancré dans le polar noir un peu foutraque.

Faute de moyens et en vertu d’une logistique plutôt artisanale, le  tournage s’est échelonné sur trois ans, de mars 2013 jusqu’à la toute fin de 2015. Les scènes ont été captées à Québec, en Gaspésie et au Nouveau-Brunswick ainsi qu’en Grèce, chose ambitieuse pour une production finalisée sans subvention, misant sur la dévotion de chacun des membres de l’équipe dont les seuls frais consistaient, selon le harry_portrait_d_un_detective__affréalisateur, en l’achat de nourriture, de bières et d’essence. Au final, on se retrouve devant un premier film qui tient la route grâce à sa facture originale et amusante, bien qu’elle s’inspire sans cachette du mythique film belge C’est arrivé près de chez vous. Le long métrage rend aussi hommage à L’Acadie, l’Acadie en offrant un nouveau rôle à Michel Blanchard que l’on avait vu dans ce documentaire réalisé en 1971 par Pierre Perrault et Michel Brault.

Harry : portrait d’un détective privé a été présenté plus tôt cet automne au Festival de cinéma de la ville de Québec et aussi au festival Les Percéides de Percé, là où il a reçu le prix Météore Gaspésie Les-Îles. L’équipe l’a aussi présenté récemment à Cognac, en France, de relater le cinéaste. « Les gens ont adoré leur expérience même si le film passait tôt un dimanche matin. Le plus drôle, c’est que les spectateurs se demandaient si c’était une fiction ou non, ils ne savaient pas trop comment le prendre. Ça prouvait que l’ensemble fonctionnait, la performance à Nick les a beaucoup impressionnés », d’ajouter Maxime Desruisseaux qui, un peu comme Stanley Kubrick, aimerait au fil de ses futurs projets toucher à plusieurs genres cinématographiques, un parcours de réalisateur qui l’inspire dans lequel il voit le plus beau des défis.

Fuir pour mieux vivre

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Après avoir coréalisé le film de fiction Lucidité passagère en 2009, Marie-Hélène Panisset est devenue mère, deux fois plutôt qu’une. Puis, elle a retrouvé le désir de tourner un film à nouveau. Sa rencontre avec Thi Be Nguyen, en 2014, allait lui permettre de réaliser cet objectif en « accouchant » d’Une nuit sans lune, boat people : 40 ans après, un documentaire qu’elle signe avec  brio. Ce témoignage filmique relate l’arrivée au pays de milliers de Vietnamiens ayant fui le régime communiste de leur pays d’origine durant les années 70.

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Marie-Hélène Panisset, réalisatrice

Marie-Hélène se souvient de sa rencontre avec Thi Be par l’entremise d’amis communs : « Elle voulait faire un film sur les boat people originaires du Vietnam qui, comme ses parents, avaient traversé l’océan pour venir trouver la paix en Amérique. Emballée par le sujet, la cinéaste s’est lancée dans l’aventure forte d’une équipe réduite au strict minimum et d’un équipement des plus légers : la réalisatrice derrière la caméra, des micros sans fil, Thi Be aux entrevues. « Notre film, au fil du tournage, est devenu très d’actualité », dira-t-elle, appuyant ses dires sur la crise des migrants syriens qui a fait les manchettes partout dans le monde. Une nuit sans lune est aussi né de la volonté des enfants des boat people de mieux comprendre ce qui s’est passé, de réaliser d’où ils viennent alors que leurs parents avaient fait une croix sur leur pays d’origine associé à de douloureux souvenirs. La réalisatrice précise avec fierté que son film fait le point sur cet exode forcé, et ce, de façon non objective grâce à plusieurs points de vue, comme un film choral, afin de mieux cerner toute l’histoire avec plusieurs témoignages, sans avoir besoin d’un narrateur qui nous prend par la main.

Le phénomène des boat people avait marqué les esprits à l’époque. On avait appris à découvrir cette culture vietnamienne, à favoriser l’intégration à la société québécoise de milliers d’exilés (près de 125 000 au total) fuyant un régime politique dictatorial et cruel. « Dénonçant le communisme totalitaire, les Vietnamiens qui arrivaient bénéficiaient d’une bonne presse à l’époque et la population s’était une-nuit-sans-lune-covermobilisée en leur faveur », de se souvenir Marie-Hélène Panisset. Son documentaire tire son titre d’une scène émouvante où Thi Be relate les dires de son père, un homme toujours affecté par ces événements. Résumant leur évasion du camp de concentration à leur deuxième tentative de fuite, le père de Thi Be disait : « On a été plus intelligent la deuxième fois, on a fui une nuit sans lune ». Une phrase qui résume parfaitement ce drame humanitaire bouleversant.

La réalisatrice travaille actuellement sur un autre projet, une fiction ayant pour titre Le Poids de Mandel, tourné en format vertical. D’ici la concrétisation de cette nouvelle audacieuse réalisation, Une nuit sans lune sort en salle à Montréal et au Clap ce lundi 21 novembre. Une projection événement aura lieu au même endroit le mercredi suivant à 19 h, en présence de Marie-Hélène Panisset qui participera à une discussion avec le public.

De Verhoeven à Huppert en passant par Djian

 

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J’ai récemment eu un gros coup de cœur pour Elle de Paul Verhoeven, film mettant en vedette Isabelle Huppert que j’ai eu la chance de voir avant sa sortie en salle (prévue ici le 18 novembre). Depuis, je repense beaucoup à cette œuvre  me rappelant le parcours du réalisateur, le talent immense de son actrice principale et la qualité d’écriture de ce scénario  » malaisant  » issu d’un roman de Philippe Djian. Elle raconte le parcours sinueux d’une femme d’affaires, forte et déterminée, engagée dans un étrange jeu de pouvoirs avec l’homme anonyme qui l’a agressée et qui la menace toujours.

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Le réalisateur Paul Verhoeven

Paul Verhoeven est Hollandais d’origine. Sa carrière de réalisateur ressemble à celles de plusieurs artisans, plébiscités dans leur pays, qui foncent vers Hollywood, obtiennent un succès instantané, échouent avec un supposé blockbuster qui fait chou blanc, puis reviennent dans leur pays d’origine pour retrouver l’inspiration des premiers jours. Bref, Verhoeven a fait ses débuts au Pays-Bas dans les années 70 et y réalise en quinze ans sept longs métrages de fiction dont les très remarqués Turkish Délices, Le Quatrième Homme et La Chair et le sang. Verhoeven obtient une reconnaissance qui lui pave la voie vers l’international, chemin qu’empruntera aussi son acteur fétiche local, Rutger Hauer (Blade Runner). En 1987, le cinéaste débarque donc aux États-Unis et enfile la réalisation de blockbusters à succès (Robocop, Total Recall, Basic Instinct) avant de se casser les dents avec Showgirls et Hollow Man. Échaudé par les mauvaises critiques et les attentes des grands studios, il revient dans ses terres basses pour y concevoir en 2006 Black Book, acclamé dès sa sortie, œuvre sur la Seconde Guerre mondiale qui le relancera aux yeux de tous les critiques. Et cette année, c’est à Cannes qu’il fascine le milieu du cinéma en proposant Elle, son nouvel opus déstabilisant réalisé en France. Verhoeven semble au sommet de son art présentement.

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Isabelle Huppert

Au sommet de son art, on retrouve également Isabelle Huppert. Le personnage central de Elle, Michèle Leblanc, semble avoir été écrit pour elle tellement les caractéristiques de cette femme froide, intellectuelle et tordue semblent habiter cette comédienne habituée aux rôles complexes (Une affaire de femmes, Madame Bovary, La Pianiste, La Séparation, etc.). Huppert semble à l’abri du temps dans ce film, toujours au diapason de la note parfaite et égale à elle-même dans son opacité émotive. Aujourd’hui âgée de 63 ans (elle ne les fait pas), l’actrice est assurément l’une des plus grandes  de l’histoire du cinéma français, voire du cinéma tout court. Bon, OK, je suis vendu à son jeu.

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L’écrivain Philippe Djian

Ce rôle formidable de Michèle Leblanc, c’est Philippe Djian qui l’a façonné. Elle, le film, est l’adaptation de son roman  » Oh… «  que je n’ai malheureusement pas encore lu. Depuis quelques années, je me jure de revenir à Djian comme on revient vers un lieu qu’on aime, mais qu’on a peu à peu mis de côté. Comme bien d’autres, j’avais découvert l’œuvre du romancier français avec le film 37°2 le matin, l’une des cinq adaptations de ses romans pour le cinéma et sûrement la plus connue. Puis, voilà deux ans, j’avais été fortement impressionné par L’amour est un crime parfait des frères Larrieu, une œuvre provenant aussi de son univers romanesque, à la fois drôle, sombre et un peu désespéré. L’écrivain semble avoir apprécié la façon dont Paul Verhoeven a mis en scène son récit avec Huppert comme pivot, qualifiant Elle de « trahison merveilleuse » selon Livres Hebdo. Tant mieux, car pour moi, on parle ici d’un des meilleurs longs métrages de l’année, un film marquant, dérangeant et qui me donne envie de revenir au roman d’origine, le cinéma et la littérature s’épousant si bien par moments.

Novembre 2016 en 10 titres

fantastic-beasts-and-where-to-find-themAvec des titres alléchants comme Allied (Cotillard et Pitt se donnant la réplique), Lion (basé sur une histoire touchante et véridique), Billy Lynn’s Long Halftime Walk (filmé en 4K par Ang Lee), Hacksaw Ridge (marquant le retour de Mel Gibson derrière la caméra), Chocolat (formidable Omar Sy), Bleed for this (Miles Teller, on l’aime), Moana (dessin animé à saveur maorie amusant et coloré) et Fire at Sea (documentaire italien sur les migrants), le mois de novembre semble déborder de bon cinéma.

Voici en bref dix autres titres qui, pour moi, sont à mettre en haut de la liste des films à voir durant le long et grisâtre mois des morts.

(N. B. : Le très attendu Manchester by the Sea est ici absent, car sa sortie à Québec devrait se faire au début du mois de décembre tout comme Nocturnal Animals)

1- Le Pacte des anges : Ce premier long métrage (enfin) réalisé par le cinéaste de Québec Richard Angers offre à Marc Messier son plus beau rôle au cinéma. À ses côtés, la jeune vedette de la chanson, Lenni-Kim Lalande se débrouille admirablement bien. Un road movie à la finale touchante et aux images gaspésiennes envoûtantes. Date de sortie en salle prévue pour le 4 novembre.

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The Stooges

2- Docteur Strange : Les rumeurs sont plus que favorables pour ce nouvel opus de l’univers BD de Marvel. Benedict Cumberbatch entouré de Mads Mikkelsen et de Tilda Swinton, on a déjà vu pire comme distribution!!! Mysticisme, ésotérisme et images psychédéliques sont au menu. Du gros divertissement fantastique. Date de sortie en salle prévue pour le 4 novembre.

3- Gimme Danger: Jim Jarmusch nous offre ce documentaire chargé de remettre en contexte l’incroyable influence musicale du groupe rock américain The Stooges, mené par le chanteur Iggy Pop. Malgré la brièveté de leur existence (fin 60 jusqu’au début des années 70)  ce band formé en banlieue de Detroit, reconnu pour son son brut et ses excès scéniques nombreux, est devenu au fil des années une référence pour de nombreux groupes punks, glam et psychédéliques qui suivront leurs traces. Date de sortie en salle prévue pour le 4 novembre.

4- Loving : On espère qu’une copie se rendra à Québec en ce qui concerne cette nouveauté signé Jeff Nichols (Midnight Special), mettant à nouveau en vedette Michael Shannon et Joel Edgerton, mais cette fois dans un récit portant sur le droit au mariage interracial aux États-Unis durant les années 60. Date de sortie en salle prévue pour le  11 novembre.

5- Ce sentiment de l’été : Au cœur de l’été, à Berlin, Sasha, une jeune femme de 30 ans meurt subitement. Les deux étés qui suivront, à Paris et New York, son amoureux et sa sœur se retrouveront pour s’aider à passer à travers la douleur de arrival-poster-russiason absence. Voilà en résumé le récit de ce film allemand dont on dit le plus grand bien. Grands émotifs s’abstenir. Date de sortie en salle prévue pour le 11 novembre.

6- Arrrival : Avant de se farcir dans un an la suite de Blade Runner, Denis Villeneuve nous offre un apéro de science-fiction, façon Rencontres du troisième type, voire Interstellaire. Bref, on devrait avoir droit à une œuvre de SF posant une réflexion sur notre avenir et la peur de l’autre, tournée à Saint-Fabien à côté de Rimouski. En plus, l’attachante et talentueuse Amy Adams tient le premier rôle. Date de sortie en salle prévue pour le 11 novembre.

7- Elle : Paul Verhoeven, pour son premier film tourné en France, offre un rôle en or à Isabelle Huppert : celui d’une femme d’affaires forte, victime d’une agression, et qui participera à un jeu de pouvoir avec 464442-jpg-c_215_290_x-f_jpg-q_x-xxyxxson supposé agresseur. Une œuvre dérangeante, magnifiquement mise en scène à partir du roman de Philippe Djian, « Oh… » Date de sortie en salle prévue pour le 18 novembre.

8- Fantastic Beasts and Where to Find them : Que dire sinon que cet antépisode de la série des Harry Potter promet évidemment des effets spéciaux étonnants et un univers dans lequel il fera bon replonger. Date de sortie en salle prévue pour le 18 novembre.

9- Quand on a 17 ans : Voici possiblement le plus beau film d’André Téchiné depuis Les Roseaux sauvages (1994) . Sa nouvelle offrande se penche avec beaucoup de finesse sur la relation amour-haine qui s’établit entre deux adolescents provenant de milieux opposés. La direction d’acteurs est formidable et le scénario d’une belle justesse de ton. Date de sortie en salle prévue pour le 25 novembre.

10- Victoria  : Accueilli avec enthousiasme à Cannes puis dans l’ensemble de la France lors de sa sortie, ce film raconte avec humour les déboires d’une divorcée, jouée par Virginie Efira, entourée d’hommes qui lui causent davantage d’ennuis qu’autre chose. La bande-annonce est savoureuse. Date de sortie en salle prévue pour le 25 novembre.

Un pacte réussi pour Richard Angers

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Marc Messier dans Le Pacte des anges

Un an presque jour pour jour après la fin de son tournage, le drame Le Pacte des anges prend enfin l’affiche. Réalisé par le cinéaste de Québec Richard Angers et produit avec sa conjointe Geneviève Lavoie par leur boîte les Productions des Années lumière, le film (auparavant intitulé Desperado) met en vedette Marc Messier, Émile Schneider et Lenni-Kim Lalande.

Le récit tourne autour de trois personnages en cavale. Adrien, joué par Marc Messier dans l’un de ses plus rôles au grand écran, est pris en otage par deux jeunes frères. Ensemble, ils partent sur la route vers la Gaspésie, se sachant recherchés par la police. Si Messier est une valeur sûre comme comédien, Richard Angers semble aussi plus qu’heureuxDesperado_img_4_2215 d’avoir choisi Schneider et Lalande pour interpréter les frangins en manque de repères. « En audition, Émile et Lenni-Kim se sont vraiment démarqués. Lorsque Marc s’est joint à eux pour leur donner la réplique, tout s’est mis en place rapidement », de se souvenir celui qui, en plus de réaliser, signe aussi le scénario.

Si Émile Schneider commence à être reconnu dans le milieu du cinéma québécois grâce à ses rôles récents dans Là où Atilla passe et Embrasse-moi comme tu m’aimes, Lenny-Kim, lui, fait ses premiers pas au grand écran même si le vedettariat lui est déjà acquis, le jeune artiste comptant des milliers de fans au Québec et en France comme s’amuse à le rappeler le réalisateur. « Lenni-Kim a fait The Voice Kids en France et là il prépare la sortie d’un album avec Warner. En plus, grâce à un clip, il est devenu une véritable star sur YouTube, mais au moment du tournage, j’ignorais tout ça ».

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Richard Angers et Lenni-Kim

Porté par la beauté du paysage gaspésien et des scènes intimes de friction et d’apprivoisement entre les membres du trio, dont l’une au son de L’Homme-canon de Richard Desjardins, Le Pacte des anges est paradoxalement un road movie aussi sombre que lumineux et qui ne verse pas dans le film de poursuite. Richard Angers confesse avoir réalisé un film volontairement sans objectif, sans intrigue. « Moi, c’était la rencontre intergénérationelle qui m’intéressait. Deux ados et un homme de 60 ans. Traiter de relations humaines d’une manière universelle, voilà ce que je recherchais en tournant ce premier long métrage », de dire celui qui aura mis sept ans de sa vie dans l’élaboration et la concrétisation de son film.

L’équipe du Pacte des anges revient de Namur, en Belgique, où le film fut présenté avec succès. Auparavant, le réalisateur s’était aussi rendu compte que du côté de Séoul, en Corée du Sud, les réactions étaient les mêmes. « Les Belges et les Coréens réagissaient aux mêmes endroits. Ils ressentaient les mêmes émotions. Bref, tout fonctionnait ». La première québécoise du Pacte des anges aura quant à elle lieu le samedi 29 octobre en ouverture du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue avant de prendre l’affiche un peu partout au Québec dès le 4 novembre.

Nojoom et la jeunesse volée

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Y a de ces films essentiels de par le sujet qu’ils abordent. C’est le cas de Moi, Nojoom, 10 ans, divorcée qui vient de prendre l’affiche à Québec et Montréal. Ce long métrage de fiction réalisé par la documentariste Khadija Al-Salami raconte l’histoire de Nojoom qui, à l’image de nombreuses jeunes filles, voire de très jeunes filles, sont forcées de se marier avec des hommes ayant 10, 20 ou même 30 ans de plus qu’elles. Une situation que doivent subir des fillettes du Yémen, pays d’origine de la cinéaste, une situation qui perdure aussi dans plusieurs autres pays d’Asie et d’Afrique.

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Khadija Al-Salami, réalisatrice

Habitant aujourd’hui Paris, Khadija Al-Salami, qui était de passage à Montréal tout récemment, confirme que l’histoire fictive de Nojoom s’inspire de son propre parcours. Ce récit, en grande partie autobiographique, met l’accent sur un problème qui sévit encore au Yémen à cause de traditions implantées depuis des siècles. Fort bien illustré dans son film, le combat de Nojoom pour reprendre sa liberté est à la fois fascinant et consternant. La réalisatrice dépeint la différence de mentalité entre les traditions rurales et urbaines et démontre l’inertie des autorités à établir une loi claire pour régler le problème qui se retrouve souvent entre les mains et le bon jugement des chefs de village et de tribus. « Il faut éveiller les consciences, mais actuellement, au Yémen, la situation politique commence à ressembler à ce qui se passe en Syrie. Les islamistes n’ont pas intérêt à faire changer les choses et la population pense davantage à survivre à la guerre actuelle » selon la réalisatrice. Quinze millions de jeunes femmes mineures sont mariées contre leur gré chaque année dans le monde et pourtant on parle encore très peu de ce phénomène. Heureusement, ce film profite depuis un an d’une belle visibilité à l’international et représentera son pays dans la course pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère.

Fuyant la guerre et l’extrême pauvreté qui affligent actuellement le Yémen, la petite Rheam Mohammed, celle qui joue Nojoom, a réussi à s’exiler en Malaisie. Atteinte de diabète, elle y sera plus en sécurité et mieux soignée selon les dires de la cinéaste qui, de son côté, prépare un projet de documentaire. Ce prochain film portera sur l’embrigadement djihadiste de jeunes femmes converties à l’islam. « Je veux explorer cette problématique qui oppose celles qui combattent ce mouvement et celles qui embarquent dans le fondamentalisme et l’intégrisme religieux », de conclure cette artiste engagée et porteuse d’espoir.

Le Nouvel Hollywood

 

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Tous ceux qui sont passionnés par l’histoire du cinéma et ses différents genres, voire ses différentes époques, doivent jeter un œil sur une bande dessinée, disponible depuis peu en librairie, qui s’avère aussi originale qu’instructive. Il s’agit de la BD Le Nouvel Hollywood écrite par le critique de cinéma français Jean-Baptiste Thoret et illustrée par l’Allemand Brüno (dessinateur qui signe la série BD Tyler Cross).

Publiée au Lombard, cette fascinante BD tire son titre de la traduction de l’essai de Peter Biskind publié en français en 2002 (la version anglaise datant quant à elle de 1998). Le livre a connu un énorme succès auprès des amateurs de cinéma, contribuant album-cover-large-29395à redorer le blason de plusieurs cinéastes américains (Sam Peckinpah, Don Siegel) et de certaines œuvres tombées dans l’oubli, voire même, dans les deux cas, ostracisés injustement durant de nombreuses années. Grâce au travail de Biskind et de quelques autres critiques et aficionados du 7e art, dont Thoret, on peut désormais parler de la période située entre 1967 et 1983 comme du dernier âge d’or hollywoodien. Une période qui, comme l’illustre l’ouvrage, a permis à une bande de jeunes loups formés notamment de Coppola, Scorsese, De Palma, Lucas et Spielberg de se faire un nom, à des acteurs comme De Niro, Pacino, Hoffman, Nicholson, Beatty et Ford de devenir de grandes stars du 7e et de produire des films remarquables et audacieux.

La bande dessinée relate en moins de 100 pages cette époque révolue avec de multiples anecdotes, tablant sur moult films marquants comme The Exorcist, Taxi Driver, The Last Picture Show et Easy Rider pour remettre en contexte le système de production d’alors. Avec son graphisme unique, les dessins de Brüno donnent une saveur bien spéciale à cette nomenclature filmique formée de longs métrages et de genres cinématographiques des plus variés, abusant avec succès de la teinte orangée, symbole chromatique des années 1970. À l’approche des Fêtes, Le Nouvel Hollywood en BD est un cadeau original à offrir aux amateurs de cinéma, nostalgiques de ces œuvres qui ont marqué l’imaginaire hollywoodien.

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10 coups d’oeil sur octobre

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Two Lovers and a Bear de Kim Nguyen

Octobre, mon mois préféré! Un mois parfait pour faire de longues balades en plein air pour mieux ensuite aller se réfugier dans une salle obscure et se farcir des polars comme La Fille du train ou Le Comptable ou encore une œuvre engagée et essentielle comme Moi, Nojoom, 10 ans, divorcée. Pour les cinéphiles curieux, voici dix autres titres à voir en salle au cours des prochaines semaines teintées des couleurs de l’automne.

Two Lovers and a Bear : Le nouveau film du cinéaste québécois Kim Nguyen (Rebelle) a été tourné dans le Grand Nord et se penche sur une histoire d’amour tourmentée entre Roman et Lucy (cette dernière étant jouée par Tatiana Maclant, vedette de la série télé Orphan Black). Le tandem fuira le village qui est le sien, entreprenant alors une quête initiatique bercée par les glaces de l’Arctique. Sortie prévue le 7 octobre.

Voyage of Time : Life’s Journey : Toute nouvelle offrande de Terrence Malick, ce documentaire s’élabore autour de la création de l’univers et de sa mort éventuelle. Le film sera programmé dans les cinémas Imax et on espère qu’il aboutira rapidement à celui de Québec. Sortie nord-américaine prévue le 7 octobre.

1:54 : Ce premier long métrage signé par le comédien Yan England ressemble par moments à une pub sociétale ayant pour but de dénoncer l’intimidation chez les adolescents. N’empêche, l’effort est louable et atteint son objectif avec force puisqu’on sort du visionnement ébranlé par cette habile mise en place d’un jeu cruel qui fait encore trop de victimes chez les jeunes. Sortie prévue le 13 octobre.

Mascots : Christopher Guest est un secret trop bien gardé dans le monde des comédies absurdes. Ses œuvres précédentes (The Best in Show, The Mighty Wind) lui ont permis de se gagner un public des plus fidèles, avide de blagues dérangeantes sur l’American way of life. Mascots poursuit dans cette veine et promet un beau délire de gags. Sortie prévue aux Canada le 13 octobre et aux États-Unis, sur Netflix le 14, en espérant une sortie québécoise en salle par la suite, qui sait ?

Tout en haut du monde : Un long métrage d’animation tout simplement magnifique! Ce dessin animé, inspiré par les aventures dépeintes en romans par Jules Verne et Jack London, nous entraîne, fin XIXe,

414149sur un navire russe ayant pour mission de retrouver des explorateurs perdus dans les glaces nordiques.  Sortie prévue le 14 octobre.

Merci patron! : Ce documentaire français du journaliste François Ruffin, aussi insolent que frondeur, rappelle la démarche peu subtile, mais fort essentielle de Michael Moore chez les Américains. Le film, caméras cachées à l’appui, démontre avec un humour vitriolique toute la cruauté du capitalisme sauvage des grandes entreprises, dans ce cas-ci le Groupe LVMH. Sortie prévue le 14 octobre.

American Pastoral : Les fans du romancier américain Philip Roth seront heureux de replonger dans son univers  avec cette adaptation signée de l’acteur Ewan McGregor. L’histoire met en scène un riche homme d’affaires qui, à la fin des années 60, voit sa vie prendre une autre tournure lorsque sa fille fait exploser une bombe dans un bureau de poste. Un geste prémédité qui vise à protester contre l’envoi de troupes américaines au Vietnam. Sortie prévue le 21 octobre.

Prank : Cette première réalisation de Vincent Biron est des plus surprenantes et fascinantes même si la trame narrative, elle, est assez simple. Durant 90 minutes, le spectateur vivra au rythme d’une bande de copains qui glandent, s’asticotent et préparent des mauvais coups. En résulte une œuvre impressionniste, puissante dans sa nonchalance et où l’influence de Gus Van Sant et de Larry Clark 1469457016767se fait réellement sentir. Sortie prévue le 28 octobre.

Denial : Cette réalisation britannique porte sur événement fort médiatisé en Angleterre voilà seize ans, soit le procès opposant l’auteur David Irving (un négationniste niant des faits entourant l’Holocauste) à l’historienne américaine Deborah Lipstadt. Timothy Spall et Rachel Weisz s’affrontent dans ce drame judiciaire prometteur. Sortie en salle à Québec prévue le 28 octobre.

American Honey : La nouvelle venue Sasha Lane est, semble-t-il, exceptionnelle dans cette réalisation de la Britannique Andrea Arnold. Tourné comme un road movie se déroulant au cœur de l’Amérique et portant sur un groupe de jeunes débauchés, le film a divisé les critiques à Cannes, mais ne devrait laisser personne indifférent. Sortie prévue le 28 octobre à Québec.

Bande annonce de Mascots :