Julie Lambert, chasseuse d’images

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Une réalisatrice de Québec, Julie Lambert, lancera son premier documentaire à l’automne, un long métrage intitulé Un film de chasse de filles. Julie habite Québec depuis une douzaine d’années. Travailleuse sociale, artiste multidisciplinaire et grande voyageuse, elle a signé plusieurs courts métrages documentaires et s’est intéressée à la chasse au féminin lors d’un voyage en Abitibi voilà quelques années. En tombant sur la liste des inscriptions à un cours de chasse donné par l’un de ses amis, elle s’est aperçue, avec surprise, que la moitié des personnes inscrites était des femmes. S’étonnant de ces statistiques, glanant des informations à gauche et à droite sur ce phénomène (Au Québec, le quart des chasseurs sont des femmes), elle a développé son projet de documentaire sur les chasseuses et a profité d’un congé de maternité pour élaborer son scénario et obtenir le financement nécessaire à la production du film.

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Julie Lambert, réalisatrice

Un film de chasse de filles dresse le portrait de passionnées de la chasse : des femmes de plusieurs générations (14, 28, 50 et 72 ans) qui pratiquent ce sport depuis peu de temps ou depuis des décennies. Julie s’estime très chanceuse d’avoir un panel aussi large et aussi éloquent à l’écran. Des femmes de tous âges et de différents milieux. Cela dit, elle précise que le tournage, lui, a été des plus compliqués, car lors de la chasse en forêt, il ne faut pas faire de bruit, ne pas avoir d’odeur, même pour les caméras. Le film a été tourné en Abitibi, en Outaouais et non loin de Drummondville, région d’origine de la documentariste.

Si son documentaire démystifie la chasse et démontre qu’elle n’est point réservée qu’aux hommes, il évite aussi de faire l’apologie des armes à feu ou de tomber dans le cliché du voyage qui vire en beuverie entre copains. « Mon film est axé sur les émotions, sur la façon dont il faut comprendre l’univers des chasseurs. C’est un documentaire universel avec un propos féministe, mais qui intéressera plein de monde », de souligner Julie. Le milieu dépeint dans Un film de chasse de filles est donc très loin de celui de La Bête lumineuse de Pierre Perrault, un modèle qui tend à disparaître d’après la réalisatrice car la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs a fait un gros travail de sensibilisation sur la sécurité face aux armes à feu et sur le sérieux de ce sport qui sert aussi à nourrir ses adeptes. « C’était important pour moi de faire un film avec des gens qui chassent pour manger » d’ajouter l’artiste longtemps associée à Kinomada et au centre de diffusion L’Établi, rue Saint-Vallier.

En conclusion, Julie Lambert s’estime chanceuse d’avoir obtenu rapidement du financement, d’avoir trouvé des personnages à la hauteur de ses attentes et d’avoir vécu des voyages de chasse avec ces dernières qui se sont avérés instructifs et qui permettront aux spectateurs de réfléchir sur la chasse, de vivre un tel voyage à travers son documentaire et de s’apercevoir que ce sport n’est plus une chasse gardée masculine. Un film de chasse de filles : un film de chance, un film de filles, un film à voir!

Un film de chasse de filles prendra l’affiche à Québec à l’automne après sa présentation dans les festivals et avant, de par son sujet, une essentielle tournée dans plusieurs régions.

Site officiel du film : http://unfilmdechassedefilles.com/